Modifié

Genève: le pitbull était en règle

Une liste de 17 races de chiens dangereux sera dressée
Bébé attaqué par un pitbull: le chien et sa maîtresse étaient en règle
Le pitbull qui a défiguré mercredi un garçonnet d'un an et demi dans un parc de Genève avait suivi des cours de dressage et n'était pas non plus connu de l'Office vétérinaire cantonal (OVC) pour un comportement agressif.

Le molosse a été euthanasié vendredi, à la demande de sa
propriétaire, une femme de 52 ans. Cette dernière n'a visiblement
pas enfreint le règlement cantonal sur la détention de chiens
dangereux, en vigueur depuis avril.

Elle a respecté les exigences, a déclaré lundi Laurence Mermod,
vétérinaire à l'OVC genevois. Le fait que lors du drame, l'animal
était sous la responsabilité d'une adolescente de 15 ans ne peut
pas non plus être imputé à la maîtresse du pitbull. Le règlement
stipule bien que le propriétaire d'un chien dangereux doit être
majeur, mais il ne contient pas de disposition sur qui peut le
promener, a indiqué Laurence Mermod.

Mordu à 4 reprises

Le chien qui a attaqué le bambin était semble-t-il un croisement
entre un pitbull et un boxer. Au départ, il avait été annoncé comme
un croisé boxer. Mais l'éducateur canin a conseillé à sa
propriétaire, après avoir vu l'animal, de le faire enregistrer en
tant que croisé pitbull, a relevé Laurence Mermod.



Les faits se sont déroulés mercredi dernier dans le quartier des
Eaux-Vives. Une maman promenait son enfant dans la roseraie du parc
La Grange. Le garçonnet est alors passé devant un banc près duquel
se trouvait le pitbull. Le molosse lui a alors soudain sauté dessus
et l'a mordu à plusieurs reprises au visage et à la tête.

Chien tenu en laisse?

Les détails du drame ne sont pour l'heure pas encore connus.
Lundi, on ignorait par exemple si le chien était tenu en laisse
lorsque l'accident s'est produit. «Des témoins ont été
auditionnés», a fait savoir le porte-parole de la police genevoise,
Philippe Cosandey. Leurs propos vont être recoupés.



L'affaire devrait ensuite passer dans les mains d'un juge
d'instruction. La vie du garçonnet n'est pas en danger, a confirmé
lundi M. Cosandey. Mais l'enfant a été défiguré. Son visage a déjà
subi une intervention chirurgicale et d'autres opérations seront
nécessaires.



ats/cab

Publié Modifié

Des règles encore timides

Cet accident est survenu alors que le Conseil d'Etat venait d'adopter un règlement transitoire sur les chiens dangereux le 20 avril.

Le propriétaire d'un chien appartenant à une race dite d'attaque doit être majeur. Il est tenu de stériliser son animal et a l'obligation de suivre des cours d'éducation canine. Par contre, il n'oblige pas ces chiens à porter une muselière.

Une initiative cantonale qui a abouti en mai avec 13'318 signatures va beaucoup plus loin que le règlement en demandant l'interdiction sur le territoire cantonal des chiens d'attaque jugés dangereux et un contrôle accru des propriétaires de chiens de plus de 25 kilos.

Au niveau suisse, seul le Valais est pour le moment passé à l'acte en interdisant 12 races de chiens.

Mais le Jura, Fribourg, les deux Bâle et St-Gall se sont déjà dit favorables à cette mesure et légifèrent sur le sujet.

Forcé par le Parlement, le Conseil fédéral a de son côté instauré en mai un dispositif pour protéger la population contre les chiens dangereux. Il s'agit principalement de prévenir les accidents par morsures.

Ces mesures ont été jugées encore trop timides par le Parlement qui a demandé en juin un durcissement, voire une interdiction de certains molosses.

Ces dispositions font suite au drame d'Oberglatt (ZH) en décembre 2005. Trois pitbulls avaient tué un garçonnet de 6 ans après s'être échappés de leur enclos