Publié

Formation: USS et USAM main dans la main

Ultimatum, éoliennes et Glenn Ford
Pierre Triponez (à gauche), avec Paul Rechsteiner (à droite)
Une fois n'est pas coutume, l'USS et l'USAM ont décidé d'unir leur voix. Les deux organisations se rangent derrière les cantons en dénonçant les velléités de la Confédération d'économiser dans la formation professionnelle.

Actuellement de 16,5 %, la part fédérale doit passer à 25 %
d'ici 2008 selon la nouvelle loi sur la formation professionnelle.
Or le Conseil fédéral songe à réduire sa participation dans ce
secteur, dans la foulée de sa décision d'augmenter de 4,5 % les
crédits 2008-2011 pour la formation, la recherche et l'innovation
(FRI).



Les cantons, qui plaident pour une hausse de 8 % de l'enveloppe
FRI, ont obtenu jeudi à Berne le soutien de l'Union syndicale
suisse (USS) et de l'Union suisse des arts et métiers (USAM).

Désengagement dénoncé

Un désengagement «aurait des conséquences dévastatrices, car les
cantons ne seront jamais en mesure de compenser pleinement les
pertes enregistrées», a prédit le directeur de l'USAM et conseiller
national Pierre Triponez (PRD/BE) devant les médias.



Il s'est aussi inquiété pour la relève et l'attrait de la
formation professionnelle. Les projets de la Confédération risquent
selon lui de détourner des jeunes des examens professionnels ou de
maître d'apprentissage.



Le président de l'USS et conseiller national Paul Rechsteiner
(PS/SG) a enfoncé le clou, soulignant que les coûts de la formation
professionnelle ne représentent pas uniquement des dépenses, mais
sont aussi des investissements. Il a jugé cette nouvelle tentative
d'austérité d'autant plus malvenue que la situation des caisses
publiques est en passe de s'améliorer.

Marche arrière

«Si les contributions fédérales n'atteignent pas en quelques
années les 25 % garantis dans la loi, les cantons se verront forcés
de se concentrer sur les éléments de la formation professionnelle
qui ne peuvent subir aucune restriction, soit principalement la
formation de base duale», a averti le conseiller d'Etat PDC
lucernois Anton Schwingruber.



Les cantons devront faire marche arrière dans les autres domaines.
Les nouveautés prévues en faveur des jeunes en difficulté et des
filières de la santé, du social et des arts - désormais intégrées
au système des hautes écoles spécialisées -, en feront les frais,
selon le Lucernois.



ats/nr

Publié

Conseil fédéral sous intense pression

Le Conseil fédéral, qui compte présenter son message sur les crédits FRI en fin d'année, fait face à une forte pression. En plus des cantons, la plupart des partis critiquent son attitude.

A l'occasion des entretiens de Watteville de la semaine passée, le PS, le PRD et le PDC ont convenu de s'opposer à la révision projetée de la loi sur la formation professionnelle.

Ils prônent par ailleurs une croissance des moyens pour la formation, la recherche et l'innovation d'au moins 6 %, les radicaux souhaitant même 8 % et les socialistes 10 %. Seule l'UDC juge 3,5 % suffisants.

Etudiants inquiets

L'Union des étudiants de Suisse (UNES) critique aussi fermement les intentions du Conseil fédéral de limiter à 4,5 % la hausse des crédits à la formation et la recherche pour les années 2008-2011.

Selon elle, 8 % sont nécessaires pour faire face aux besoins à venir. Les velléités du gouvernement pourraient être fatales aux Hautes Ecoles, écrit l'UNES dans un communiqué publié jeudi.

Craintes évoquées : instauration de numérus clausus en raison d'un manque de moyens, augmentation des taxes d'études, mise en danger de l'égalité des chances dans l'accès aux études supérieures...