La révision de la loi sur l'aménagement du territoire (LAT) doit
s'articuler autour du concept de durabilité, a déclaré dimanche
Ueli Leuenberger, président des Verts romands, lors de la séance de
clôture de la 2e Université d'été du parti écologiste. Selon lui,
les enjeux liés à la LAT restent pour l'heure largement
ignorés.
Disparition des sols
Le consensus autour d'une définition du dévelopement durable est
loin d'être acquis en Suisse, a poursuivi Ueli Leuenberger, dans un
résumé des débats de l'Université d'été. L'indifférence est
l'attitude dominante en regard de la révision de la LAT, alors que
celle-ci devrait figurer au coeur des discussions politiques.
Selon le président des Verts romands, le parti va élargir à tous
les niveaux - communes, cantons, Confédération, commissions - son
engagement en faveur de la protection des sols, qui disparaissent
en Suisse au rythme de 1 m² par seconde. «On ne peut pas continuer
comme ça», a relevé à ce sujet Ueli Leuenberger.
Influence limitée
Durant leur Université d'été, les Verts romands ont pris acte de
leur présence politique effective surtout à l'échelon communal. Ils
ont admis que le niveau atteint jusqu'ici est loin d'être suffisant
pour développer une stratégie d'aménagement du territoire digne de
ce nom, faisant la part du développement durable.
Au cours du week-end, la centaine de participants à l'Université
d'été ont débattu également des rapports entre les citadins et le
monde paysan. Ils se sont interrogés notamment sur la fiabilité du
monde rural en tant que partenaire de projets placés à l'enseigne
du développement durable.
Inévitable
Il deviendra de toute façon inévitable, aux yeux des Verts,
d'empêcher la disparition accélérée des sols. La densification de
l'espace urbain représente à cet égard la solution à mettre en
oeuvre. Et il serait plus avisé de s'y atteler aujourd'hui, dès
lors que les mesures urgentes sont rarement exemptes de
bévues.
Ats/ruc
Intéresser le citadin
Le débat a porté aussi sur les moyens d'intéresser le citadin à la politique d'aménagement du territoire.
Pour les Verts romands, les habitants des villes ont tendance à percevoir la campagne comme un réservoir inépuisable de terrains destinés à la satisfaction de projets immobiliers situés à l'écart des nuisances urbaines.
Selon les Verts, l'émigration accentuée des citadins vers le monde rural contribue à entretenir chez les paysans un préjugé défavorable à l'égard de la révision de la LAT.
Car une véritable politique d'aménagement du territoire serait restrictive en matière vente de terrains agricoles à des fins immobilières.