Christian Ferrazino a annoncé jeudi matin à l'Alliance de gauche
(AdG) qu'il ne se représenterait pas aux élections municipales,
confirmé l'un des cadres du parti, Pierre Vanek. Sa réponse sur une
éventuelle nouvelle candidature était attendue pour fin août. Dans
un courrier diffusé dans l'après-midi, il a averti ses
collaborateurs qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat, mais
travaillerait jusqu'au bout à ses objectifs.
«L'explication dépasse le microcosme municipal. Elle a un lien
avec le climat qui s'est instauré après la défaite de l'Alliance de
gauche lors de l'élection du Grand Conseil. Mais j'ai également des
motifs personnels de me retirer», explique Christian Ferrazino dans
une interview à paraître vendredi dans la «Tribune de
Genève».
«Les semaines à soixante heures, on trouve mieux en termes de
qualité de vie», se confie-t-il dans un autre entretien accordé au
«Courrier». L'ambiance au sein du collège gouvernemental a aussi
pesé dans la balance. «Les tensions au sein du Conseil
administratif ne sont pas toujours faciles à vivre», admet-il.
Blâmé par le Conseil d'Etat
Les semaines à
soixante heures, on trouve mieux en termes de qualité de vie.
Christian Ferrazino
Le
magistrat a été récemment mis en difficulté par l'affaire de
l'immeuble de la rue du Stand. Il a écopé en février d'un blâme de
la part du Conseil d'Etat suite à ce scandale lié à l'achat par la
Ville, dans des conditions opaques et pour un coût surfait, d'un
bâtiment destiné à abriter une partie de l'administration. A cette
occasion, il n'avait pas reçu le soutien attendu de ses
collègues.
Agé de 52 ans et avocat de formation, Christian Ferrazino aura
accompli deux législatures à la tête du Département de
l'aménagement, des constructions et de la voirie. Christian
Ferrazino avait été élu pour la première fois en 1993 au Grand
Conseil. Il avait été reconduit au Parlement cantonal en 1997 puis
en 2001. Elu entre-temps à l'exécutif municipal, il s'était retiré
du Grand Conseil avant la fin de sa troisième législature pour se
consacrer à sa charge à la Ville de Genève.
ats/sun
Des amis mais aussi des ennemis
A la tête de son département, Christian Ferrazino a oeuvré en priorité en faveur de la mobilité douce et de la qualité de vie dans les quartiers.
Son bilan est loué par Pierre Vanek. «Plutôt que d'imposer ses décisions, il a privilégié la concertation avec les habitants en les invitant à des assemblées de quartiers».
Il a notamment fermé plusieurs rues au trafic automobile pour y aménager des zones piétonnes et des lieux de rencontre.
Une action qui lui a aussi valu des ennemis, notamment parmi les automobilistes et les commerçants.
Pierre Maudet surpris
Le conseiller municipal radical Pierre Maudet, qui a joué un rôle moteur dans la dénonciation de l'affaire de la rue du Stand, s'est montré surpris par son retrait.
«Christian Ferrazino est un magistrat pugnace et combatif et je pensais qu'il se représenterait. Il a dû tirer les conclusions d'une législature difficile et des différentes affaires qui l'ont émaillée».