Baptisée «Opération D'Artagnan», l'initiative se veut un
«message politique», ont souligné lundi à Lausanne les responsables
de l'Association professionnelle des gendarmes vaudois
(APGV).
Ils veulent faire pression alors que les députés doivent débattre
de trois motions sur l'avenir des forces de l'ordre après l'échec
de Police 2000 malgré plus d'une décennie de discussions.
Idées à foison
Si la motion de Preux (libéral) pour une police unique passe la
rampe, les gendarmes «reconsidéreront» leur position et retireront
éventuellement leur initiative. Les deux autres textes
parlementaires proposent une police régionalisée (Doris Cohen
Dumani, radicale) ou coordonnée (Josiane Aubert, socialiste).
Avec leur initiative, les gendarmes dénoncent les «aberrations» du
système actuel qui «ne permet plus d'assurer la mission de sécurité
et de prévention de la police». Ils pointent du doigt la très
mauvaise circulation de l'information, le cloisonnement stupide des
tâches et l'absence d'unité de doctrine entre les échelons cantonal
et municipaux.
Au-delà des clivages
Ils réfutent avec vigueur l'argument de la perte de proximité
qu'engendrerait une police unique. Aujourd'hui, il faut «faire
abstraction des frontières communales» pour être efficace, affirme
Stéphane Progin, président de l'APGV, qui regroupe 550 des 578
gendarmes vaudois.
L'association juge que certains responsables locaux s'opposent à
tout rapprochement afin notamment de conserver leurs salaires «à la
limite de l'indécence», soit davantage que les 12'500 francs
mensuels du commandant des gendarmes. Pour éviter toute remise en
cause, ils «musellent» aussi les agents favorables à cette
évolution.
ats/tac
Pas forcément obtus et psychorigides!
La création d'une police unique ne diminuerait pas les effectifs de la police de proximité.
«Seules la couleur des épaulettes et les compétences changeraient», poursuit l'APGV.
Déjà aujourd'hui, la police cantonale couvre le territoire avec 37 postes et quatre centres d'intervention.
Au-delà de l'initiative, les gendarmes entendent «se réapproprier la sympathie des gens» et affirmer haut et fort qu'ils ne sont pas là seulement «pour les racketter» par le biais de 176 radars.
Leur campagne de communication en partie «décalée» montrera qu'ils ne sont «pas forcément obtus et psychorigides».