A l’heure où les appels à un confinement général se multiplient et que la population est déjà appelée à rester chez elle, se pose la question du contrôle de telles mesures.
Observer les regroupements
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) examine actuellement les possibilités techniques pour collecter des données numériques sur les mouvements de personnes. Les travaux sont encore au stade de l’analyse, mais l’objectif est clair a déclaré un porte-parole de l'office à la RTS vendredi: il s'agit d'observer les regroupements de personnes qui ne respecteraient pas les directives en matière de distance sociale.
Il ne s'agit cependant absolument pas de faire du traçage individuel, a assuré jeudi le chef de la division maladies transmissibles à l’OFSP. "Nous allons analyser si, avec les données de téléphone portable, nous pouvons savoir si les gens se croisent de trop près", a expliqué Daniel Koch. "Mais c’est certain, nous n’allons pas utiliser ces données, comme ils le font en Asie, en recensant les personnes testées positives et ensuite annoncer ces personnes positives aux autres."
Les informations collectées le seraient donc dans un souci de santé publique et de manière totalement anonyme, dans le respect du cadre légal actuel.
Swisscom attend une requête
Des discussions sont en cours avec les opérateurs de télécommunications, mais Swisscom dit attendre encore une requête des autorités sanitaires. Son porte-parole assure cependant que l'entreprise est en mesure de pouvoir assister les autorités dans l'analyse de flux de personnes pour lutter contre la pandémie actuelle.
Le Préposé fédéral à la protection des données, lui, n’a pas encore été consulté sur ce projet de l’OFSP. Mais dans une récente prise de position, il mettait en garde: la collecte et l'analyse d'informations numériques sur la mobilité et la proximité doivent être proportionnées à l'objectif de prévention de la contamination.
Marc Menichini/oang