Cruciaux, les respirateurs manquent en Europe. Plusieurs pays cherchent à en importer au maximum pour équiper leurs hôpitaux. La Chine, premier pays touché par le coronavirus, a elle pu en acheter en quantité cet hiver.
Entre décembre et février, les exportations suisses d'appareils respiratoires de réanimation vers la Chine ont atteint plus de 12 millions de francs, d'après les données de l'Administration fédérale des douanes. C'est sept fois plus qu'à la même période l'an passé.
"La demande a fait un bond"
L'un des principaux producteurs mondiaux, Hamilton Medical, est basé dans les Grisons. L'entreprise confirme à la RTS la hausse de ses ventes en Chine en raison de l'épidémie de coronavirus.
"En janvier, la demande a fait un bond, particulièrement venant de Chine: nous avons pu leur livrer 1200 appareils en janvier et février", indique Jens Hallek, CEO de Hamilton Medical.
"Heureusement, la situation en Chine s'est calmée, nous pouvons donc concentrer notre pleine capacité de production sur l'Europe et d'autres parties du monde", ajoute un porte-parole de l'entreprise.
Retenir des respirateurs?
Problème, les commandes pleuvent, que cela soit d'Italie, de Suisse, des Etats-Unis ou d'ailleurs, et les capacités de production restent limitées.
La Suisse dispose pour l'heure d'environ 1100 respirateurs. L'armée vient d'en commander 900 supplémentaires. Mais, selon certains scénarios, jusqu'à 8000 personnes pourraient en avoir besoin au plus fort de la vague épidémique.
La Confédération aurait-elle pu anticiper la crise et retenir une partie des respirateurs en Suisse? Ou réquisitionner ceux qui sont produits maintenant?
Pas d'interdiction d'exportation
Le Conseil fédéral peut interdire certaines exportations, d’après la Loi fédérale sur les mesures de commerce extérieur. Le Secrétariat d'Etat à l'Economie (SECO) indique toutefois qu'il n'y a "actuellement pas d'interdiction d'exportation pour l'entreprise suisse qui produit des appareils respiratoires et les exporte". Et la situation ne devrait pas changer.
"La Suisse est dépendante des importations, notamment de la France et l'Allemagne. Toute restriction d'exportation de la part de la Suisse anéantirait tous nos efforts de résoudre les restrictions existantes d'exportation au niveau politique. De plus, les fournisseurs essaient d'établir par d'autres canaux la livraison de notre pays, ce qui n’est possible que si nous continuons à exporter", précise le SECO à l’émission TTC.
Valentin Tombez, avec Natalie Bougeard