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Formation: hausse de 6% plébiscitée

Devos, BNS et chiens dangereux
En adoptant les 6%, le conseil des Etats a coupé la poire en deux
Les partisans d'une hausse d'au moins 6% des crédits à la formation et la recherche pour les années 2008-2011 ont obtenu le soutien des sénateurs. Par 34 voix contre 5, celui-ci a adopté mercredi une motion en ce sens.

Le Conseil fédéral propose d'augmenter l'enveloppe pour la
formation, la recherche et l'innovation (FRI) de 4,5%. Or, pour
atteindre l'ensemble des objectifs visés dans ce secteur, il
faudrait une hausse de 8% à 10% selon les avis des cantons et des
partis.



Une hausse annuelle de 6% se veut un compromis tenant compte de la
santé financière précaire de la Confédération. Elle ne permet que
de maintenir le statu quo et exclut tout développement, a averti la
motionnaire Christiane Langenberger (PRD/VD).



«Les acteurs du domaine ne demandent pas une manne céleste. Ils
veulent pouvoir remplir leur mission». Cela est d'autant plus
important à l'heure où la Suisse doit faire face à forte
concurrence, a souligné Mme Langenberger. Et d'appeler le pays à de
nouveau investir «de manière substantielle». Un vœu également
exprimé par les socialistes, qui ont répété leur détermination à
défendre la version la plus généreuse des scénarios avancés par les
partis, soit 10%.

L'UDC discrète

Les représentants de l'UDC, l'unique formation à réclamer moins
que le Conseil fédéral, se sont montrés particulièrement discrets.
Seul Hans Lauri est monté à la tribune pour faire part de son
opposition. Cette discussion est prématurée, les propositions
définitives du gouvernement n'étant pas encore disponibles, a
notamment fait valoir le Bernois.

Hautes écoles critiquées

L'adoption de cette motion ne constitue toutefois pas un chèque
en blanc. La plupart des orateurs, y compris ceux favorables au
texte, ont émis des critiques sur le fonctionnement et l'efficacité
des hautes écoles. Ils ont en particulier dénoncé le manque de
synergies et de collaboration au niveau des universités. Ces
dernières n'ont pas encore effectué leurs «devoirs», contrairement
aux hautes écoles spécialisées (HES), a déploré Madeleine Amgwerd
(PDC/JU).



L'importance de la formation professionnelle et des HES a été
relevé à plusieurs reprises. Le projet de réduire la part fédérale
au financement de leurs coûts a été jugé inacceptable. En toile de
fond, la crainte que ces filières soient prétéritées par rapport
aux cursus académiques.



Le conseiller fédéral Pascal Couchepin a pris la défense des
hautes écoles. Affaiblir les écoles polytechniques fédérales, les
universités ou le Fonds national de la recherche serait dangereux,
car ils constituent la «clé de voute» du système.



Il a également minimisé le potentiel d'économies des
regroupements. «Les sciences de la vie gagnent certes en
importance, mais pas au détriment des branches techniques», a-t-il
ajouté. Et le ministre de la recherche de rappeler que le Parlement
aura le dernier mot dans cette affaire.

Gouvernement pas encore convaincu

M. Couchepin reste néanmoins convaincu qu'une progression
régulière des crédits FRI (qui ont été relevés de 4% pour la
période 2004-2007) vaut mieux qu'une croissance massive brusquement
freinée par la suite.



Malgré les remous suscités par sa proposition, le Conseil fédéral
ne semble pas près de fléchir. Un taux de 4,5% pour les prochaines
années représente déjà une croissance «notable» des dépenses. Dans
sa réponse écrite à la motion, il précise qu'il attend des cantons
qu'ils fassent également un effort financier accru dans ce
domaine.



ats/ant

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Recherche et formation regroupées?

Le Conseil des Etats est revenu à la charge mercredi pour rassembler dans un seul département la formation et la recherche. Il a transmis par 27 voix sans opposition quatre motions du National. Il ne s'agit toutefois que d'un vœu pieu, la décision appartenant au gouvernement.

Après avoir longtemps fait de la résistance, ce dernier semble désormais s'être résigné. En 2010, quand la loi sur les hautes écoles doit entrer en vigueur, «il sera quasi impossible d'éviter» que recherche et formation soient placées sous la houlette d'un seul conseiller fédéral, a déclaré Pascal Couchepin.

Si aucune solution n'a encore été trouvée, c'est parce que le gouvernement ne doit pas seulement régler la création d'un nouveau département de la recherche et de la formation, il doit aussi savoir ce qu'il adviendra des autres. Devant les sénateurs, Pascal Couchepin a exprimé son optimiste pour une décision dans les temps.

Outre le Parlement, les cantons, les institutions spécialisées, l'économie et tous les partis sont favorables à un regroupement de la recherche et de la formation sous un même toit afin que la Confédération parle d'une seule voix, a rappelé Anita Fetz (PS/BS) au nom de la commission.

Le gouvernement s'est montré disposé à rédiger un rapport présentant un modèle de financement des études au moyen de crédits, valable pour toute la Suisse. La Confédération devrait mettre à disposition les capitaux de départ pour démarrer ce système qui compléterait les bourses et autres prêts existant actuellement, selon le postulat d'Helen Leumann (PRD/LU).