Deux semaines après le Conseil des Etats, le Conseil national a
annoncé la couleur: le domaine de la formation, de la recherche et
de l'innovation (FRI) doit être considéré comme prioritaire.
Il en va de la compétitivité et de la prospérité de la Suisse, ont
souligné la vingtaine d'orateurs, de droite comme de gauche, montés
à la tribune.
Motion acceptée
A l'exception de l'UDC, tous les groupes ont estimé insuffisante
une croissance annuelle de 4,5 % pour la période 2008-2011. La
motion du groupe radical/libéral en faveur d'une hausse de 8 % l'a
emporté par 99 voix contre 70 et 10 abstentions. En revanche, celle
du camp rose-vert pour 10 %, jugés excessifs, a été rejetée à près
de deux contre un.
Pour assurer au moins le statu quo, les motions de Kathy Riklin
(PDC/ZH) et de Brigitta Gadient (UDC/GR) réclamaient un minimum de
6 %, le taux en faveur duquel s'est prononcé le Conseil des Etats.
Elles ont également échoué, pour des raisons stratégiques en
particulier.
Résistance de l'UDC
Alors que la gauche et l'UDC ont dit non - la première car elle
estimait cette augmentation trop modeste, la seconde pour le motif
inverse -, le PRD s'est abstenu. Il a choisi cette tactique après
le rejet, par 130 voix contre 39, de son postulat demandant la
recherche de nouvelles sources de financement.
Il aurait notamment fallu étudier la création d'un fonds alimenté
par la vente d'actions Swisscom détenues par la
Confédération.
La proposition d'une hausse des crédits de 8 % fait partie d'un
concept, a expliqué le chef du groupe Felix Gutzwiller (PRD/ZH).
Pour les radicaux, des ressources extérieures sont nécessaires pour
financer une telle croissance tout en respectant les exigences du
plan financier de la Confédération.
agences/stp
Arguments en faveur des 8%
Une série de facteurs ont été évoqués pour justifier une hausse plus importante que celle du gouvernement. Plusieurs intervenants ont invoqué en premier lieu la nécessité de respecter les engagements pris, notamment concernant la formation professionnelle et les hautes écoles spécialisées (HES).
Les défenseurs des 8% ont aussi dénoncé les velléités de la Confédération de réduire sa part au financement de ces secteurs. Autre argument avancé, la hausse du nombre des étudiants attendue d'ici 2015 (+ 14'000 dans les universités, + 7000 dans les HES).