Ces appareils sont en fait les mêmes que ceux utilisés dans la médecine humaine. La Clinique des petits animaux du Tierspital de l’Université de Berne l’a confirmé lundi à la RTS: sept respirateurs sont déjà prêts à être remis aux hôpitaux qui le demandent, et il est possible de monter encore en puissance.
D’autres cliniques animales de Suisse sont en train de faire la même chose pour offrir des respirateurs mais aussi des concentrateurs d’oxygène et des masques, alors que la pénurie menace.
>> Lire : Pas encore de pénurie de masques, mais une situation à "flux tendu"
Rien d'officiel encore
Pour l’heure, les initiatives sont prises isolément. Au Tierspital de Berne, par exemple, l’idée d’un renfort s’est discutée à l’interne avec la Faculté de médecine humaine.
Dans d'autres pays, la réquisition des vétérinaires a un caractère officiel, comme en France: le Ministère de la santé travaille directement avec l’Ordre national des vétérinaires et des centaines de respirateurs y sont déjà recensés. Pour en arriver là en Suisse, il faudrait toutefois que le système de santé soit complètement débordé et qu'un ordre officiel émane des autorités. Or, aucune directive n’existe pour l’heure.
Au chevet aussi des patients?
Et les vétérinaires eux-mêmes pourraient aller prêter main forte au personnel médical - c'est en tout cas leur volonté. La Société des Vétérinaires Suisses vient de lancer un appel solennel à tous ses membres. "Une vie humaine pèse plus qu'une vie animale. Nos connaissances, notre équipement et notre engagement peuvent contribuer à sauver des vies humaines", écrit-elle.
Son président Olivier Glardon souligne dans le 12h30 qu'il ne s'agit pas en l'état de prodiguer des soins directs aux patients. "Ce serait de la médecine de guerre et c'est une situation que nous n'aurons pas", relève-t-il. "Par contre, il y a énormément de fonctions que l'on peut exercer à l'arrière, dès le moment où les soignants sont nécessaires au front".
Les professionnels contactés par la RTS confient pourtant qu'ils sont aptes à faire des prises de sang ou même à intuber des patients. Olivier Glardon tempère: il n'est pas question d'en arriver là à l'heure actuelle, dit-il. Mais le président de la SVS précise tout de même: "J'espère que nous n'y arriverons pas, mais nous serions parmi ceux qui pourraient le plus rapidement entrer là-dedans".
>> L'actualité de la pandémie en Suisse : Les transports publics réduisent encore leur offre à cause du coronavirus
Ludovic Rocchi/oang