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Les partis unis autour du milliard de cohésion

Un milliard pour les nouveaux pays de l'UE
Le milliard de cohésion, avant tout une question politique
Une coalition, formée de six partis, a lancé mercredi la campagne en faveur du "milliard de cohésion" inscrit au menu des votations du 26 novembre. A l'exception de l'UDC, tous les partis gouvernementaux y sont représentés.

Représentants du PS, du PRD, du PDC, des Verts, du PLS et du PEV
se sont réunis mardi à Flims (GR) sous la bannière «la coopération
avec l'Europe bénéficie à tous».



Leur but, contrer le référendum lancé par l'UDC et
l'extrême-droite contre la contribution d'un milliard de francs sur
dix ans pour réduire les disparités dans les nouveaux Etats membres
de l'UE.



Ce référendum est une attaque claire contre la politique
européenne menée avec succès par la Suisse, a déclaré le conseiller
national Felix Gutzwiller (PRD/ZH) devant la presse. «Jusqu'ici
nous avons atteint beaucoup par la voie bilatérale; il est
compréhensible que nous ne recevions pas tout gratuitement», selon
lui.

Financement

Un milliard, c'est beaucoup. Mais la contribution suisse à
l'Europe élargie n'entraînera pas de charge supplémentaire pour les
contribuables, a renchéri le conseiller aux Etats Urs Schwaller
(PDC/FR).



Les versements, environ 100 millions par année, seront compensés
en partie par des économies opérées dans les Départements de
l'économie (DFE) et des affaires étrangères (DFAE). Le reste
viendra de la Caisse fédérale, notamment par le biais de recettes
tirées des revenus de l'imposition de l'épargne des contribuables
européens.

Controverse avec le gouvernement

Les esprits divergent cependant entre les partis et le Conseil
fédéral sur la répartition exacte du financement. Le gouvernement
aimerait que les services de Micheline Calmy-Rey et de Doris
Leuthard y contribuent à raison de 60%, le reste étant assumé par
le budget ordinaire.



L'alliance interpartis a quant à elle opté pour une répartition
50-50. C'est la seule à même d'éviter au DFAE et au DFE de devoir
couper dans l'aide au développement traditionnelle, a précisé Urs
Schwaller. Mais la coalition en faveur du milliard de cohésion a
réfuté catégoriquement toute controverse sur le sujet. «De toute
façon, le Parlement est souverain en matière budgétaire», a lancé
la conseillère nationale Vreni Müller-Hemmi (PS/ZH).



En clair, même si le gouvernement persiste, les Chambres fédérales
modifieront les crédits pour l'aide au développement dans le budget
2007 et les suivants, selon Felix Gutzwiller. Et d'assurer que
«pour Micheline Calmy-Rey et Doris Leuthard aussi, l'affaire est
réglée».

Bilatérales compromises?

Pour Jacques-Simon Eggly (PLS/GE), l'intérêt de la Suisse au
milliard est «évident». Les entreprises suisses ont réalisé près de
800 millions de gains dans les nouveaux Etats de l'UE. Un refus le
26 novembre nuirait à l'économie, mais aussi au reste du
pays.



En cas de «non», la Suisse éprouvera certainement des difficultés
à finaliser la deuxième série d'accords bilatéraux, qui n'ont pas
encore été ratifiés par les 25 pays de l'UE, a averti Francine
John-Calame (Verts/NE). Sans parler des blocages que cela
entraînerait pour de futures négociations.



ats/sch

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Leuenberger à Bucarest

L'adhésion de la Roumanie à l'UE va renforcer les relations entre Bucarest et Berne, a estimé mercredi Moritz Leuenberger.

A l'heure actuelle, Bruxelles n'a pas appelé à des négociations sur l'extension de la libre-circulation, a toutefois précisé le président de la Confédération. Un accord sur ce point concernant la Roumanie et la Bulgarie sera évoqué lorsque Bruxelles le demandera officiellement.

Il en va de même pour une possible contribution financière aux deux futurs membres de l'UE. A ce sujet, le président a relevé que cette question n'était pas liée à la votation du 26 novembre sur le milliard de «cohésion» que la Confédération entend débloquer pour les dix pays qui ont rejoint le «club» européen en mai 2004

Le rapport «Europe 2006»

Retour à la réalité ou manque de vision: eurosceptiques et europhiles ont diversément apprécié mercredi au Conseil des Etats le rapport sur la politique européenne du gouvernement. Les deux conseillères fédérales ont défendu la
«nouvelle approche pragmatique».

Les critiques les plus fortes sont venues du camp europhile qui a dénoncé le manque de vision politique du rapport. «C'est un travail de bon élève, mais ça s'arrête là», a dit Christiane Brunner (PS/GE) qui a reproché au gouvernement d'avoir peur d'affronter la question de l'adhésion.