«Ces chiffres dépassent largement mes prévisions», a déclaré M.
Killias dans un entretien publié samedi dans la «Berner Zeitung».
Deux tiers des suicides sont exécutés avec des armes d'ordonnance,
qui n'interviennent que pour un tiers dans les drames familiaux.
Là, les armes privées sont davantage utilisées (près d'une fois sur
deux).
Pas de munition à domicile
Comme première mesure de lutte, le criminologue propose que
l'armée cesse de distribuer des munitions de poche. «Ne plus
demander aux soldats d'emporter leurs munitions à domicile
permettrait de réduire les abus commis ainsi que les drames
familiaux».
Il considère qu'il est également nécessaire de limiter massivement
la vente de munitions et de n'autoriser celle-ci que sous certaines
conditions. M. Killias est convaincu que, contrairement au
Parlement, le peuple se rangerait de son côté en cas de votation
populaire.
Les résultats de cette étude sont partiels, a-t-il cependant
précisé. A ce jour, 11 cantons ont été passés au crible, ce qui
représente environ 60 % de la population suisse.
ats/kot
Les armes illégales aussi à l'étude
Les armes illégales ne sont pas écartées de cette étude. Les chercheurs démontrent qu'elles sont plus souvent utilisées dans les tueries se déroulant dans des espaces publics, a expliqué Martin Killias.
Il faut en outre savoir que les armes d'ordonnance n'apparaissent pas que dans les homicides; elles servent aussi d'instruments de menace.
Révision de la loi sur les armes au National
Le Conseil national se penchera la semaine prochaine sur la révision de la loi sur les armes. Il devra décider si les soldats continueront à emporter leur arme de service à domicile.
Durant la session d'automne, la Chambre du peuple avait déjà empoigné le dossier et refusé le durcissement demandé par la droite.