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Les Suisses veulent choisir leurs médicaments

Le système de bonus/malus a les faveurs des sondés.
Le système de bonus/malus a les faveurs des sondés.
Les Suisses veulent plus de concurrence dans le système de santé, mais n'acceptent pas pour autant des coupes radicales dans les prestations ou la liberté de choix. Ils espèrent ainsi pouvoir atténuer les coûts de la santé.

Aujourd'hui, 69% des personnes interrogées souhaitent avoir un
système de santé où le marché a plus d'influence que l'Etat, selon
le moniteur de la santé 2006 présenté mardi à Zurich. Ils étaient
seulement 39% en 2003. «C'est un changement de valeur incroyable»,
a commenté devant la presse Claude Longchamp, directeur de
l'institut gfs.bern.



Selon lui, les sondés pensent de cette manière pouvoir freiner la
spirale des coûts. La bureaucratisation du système de santé est
pour eux la cause principale de la hausse des primes maladie. Les
caisses et les simulateurs, boucs-émissaires jusqu'il y a peu,
arrivent maintenant en deuxième position.



Si les citoyens désirent une concurrence accrue au niveau de
l'offre, ils ne demandent en revanche pas un renforcement
généralisé de la responsabilité individuelle. Néanmoins, ils sont
trois quart environ à plébisciter un système de bonus-malus, une
proportion inchangée depuis trois ans. Ils estiment aussi que la
médecine alternative doit être couverte par des assurances
complémentaires.

Patient avant économies

Plus que l'année dernière encore, les sondés refusent clairement
de réduire le catalogue des prestations (59%) et de limiter le
choix de l'hôpital (55%) ou du médecin (56%) pour diminuer les
coûts de la santé. L'accès aux nouveaux médicaments est encore plus
important pour eux: ils sont 65% à rejeter des restrictions, contre
54% l'an passé.



Les indications médicales pour traiter les patients doivent passer
avant les considérations économiques, estiment les Suisses, dont
60% s'opposent à tout rationnement - tendance à la hausse.



L'incompréhension est même totale face aux restrictions en
discussion pour le traitement du cancer: 100% sont plus ou moins
d'avis que les médicaments doivent être accessibles à tous.

Caisse unique: avis partagés

Les avis sont très partagés sur l'initiative populaire pour une
caisse maladie unique. Les majorités basculent selon les arguments.
Le potentiel des non est actuellement de 30%, celui des oui se
monte à 34%. Les indécis forment 36% des personnes
interrogées.



Dans les arguments contre, les sondés s'accordent pour dire qu'une
caisse unique ferait disparaître la concurrence qui oblige
aujourd'hui les caisses à améliorer leurs prestations. Côté pour,
ils saluent la simplification du système, une meilleure
transparence et une éventuelle réduction des coûts.



La suppression de l'obligation faite aux caisses de passer contrat
avec tous les médecins continue de susciter des opinions très
tranchées mais la liberté de contracter recueille toujours plus de
suffrages: 48% y est favorable, contre 36% en 2005 et 28% en
2001.



ats/sch

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LAMal critiquée par la droite

Les assurés sont déçus du système de santé actuel. Aucune majorité ne soutient plus la LaMal.

Seules 47% des personnes interrogées dressent un bilan positif, une proportion qui était encore de 56% il y a deux ans. «Les critiques formulées initialement par la seule UDC ont atteint tout le camp bourgeois», a précisé Claude Longchamp.

Pour établir le moniteur de la santé 2006, l'institut gfs.bern a interrogé 1203 personnes dans tout le pays. Ce sondage annuel est

mené depuis 1997.