L'objectif de Berne est de permettre aux hôpitaux d’affronter une augmentation massive du travail en raison du Covid-19, mais il revient aux établissements de ménager leurs ressources. Pas de quoi rassurer les représentants du personnel.
Pour le syndicat des services publics (SSP), faire sauter la limite légale du temps de travail revient à "pousser le personnel hospitalier dans le vide" et à mettre en danger la sécurité des soins. Le Conseil fédéral alimente l’incertitude, critique lui aussi l’ancien conseiller national socialiste Jean Christophe Schwaab. Pour lui, le gouvernement aurait pu autoriser du travail supplémentaire, sans aller jusqu’à suspendre une partie des droits du personnel.
"Soit en temps, soit en argent"
L'Association suisse des médecins assistants et des chefs de clinique (ASMAC) est plus mesurée. Pas d’attaque contre le Conseil fédéral, mais une demande: gouvernements et hôpitaux doivent édicter des directives pour garantir au personnel un repos suffisant. Une juste compensation du travail supplémentaire doit aussi être octroyée le moment venu.
"Dans l'immédiat, nous ne pouvons pas exiger une compensation des heures travaillées en plus car nous avons besoin de toutes les forces de travail. Mais ce que nous avons demandé, c'est de pouvoir continuer à noter toutes les heures travaillées, de les reconnaître et en temps utile de pouvoir les compenser soit en temps, soit en argent", indique Anja Zyska Cherix, présidente de l’ASMAC, dans La Matinale.
Aide fédérale?
"Il est clair aussi que ceci va représenter une facture assez importante que les hôpitaux n'auront certainement pas la possibilité de porter tous seuls. Nous allons attirer l'attention du Conseil fédéral sur un futur besoin en aide financière", ajoute Anja Zyska Cherix.
La crise sanitaire va générer une montagne d’heures supplémentaires. L’association faîtière H+ assure que ces heures seront rémunérées, mais selon des modalités propres à chaque hôpital, en fonction des contrats de travail en vigueur. Pas de quoi lever l’incertitude pour le moment.
Guillaume Meyer/gma