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Sept islamistes présumés devant la justice

Sécurité renforcée autour du Palais de justice de Lugano
Sécurité renforcée autour du Palais de justice de Lugano
Le procès contre sept hommes soupçonnés de liens avec Al-Qaïda s'est ouvert lundi matin devant le Tribunal pénal fédéral (TPF). Les débats ont lieu à Lugano, où d'importantes mesures de sécurité ont été prises.

Les sept inculpés, cinq Yéménites, un Somalien et un Irakien ont
tous fait le déplacement au Tessin depuis les cantons de Vaud,
Genève, Berne et Argovie. Ils sont accompagnés de leurs avocats et
d'un interprète de langue arabe.



La salle d'audiences du TPF à Bellinzone ne pouvant contenir tous
les participants au procès, le procès se tient exceptionnellement
au Palais de justice de Lugano.



La matinée de lundi a été consacrée à la lecture des sept actes
d'accusation et aux premiers interrogatoires des sept prévenus qui
sont tous en liberté provisoire. Présidés par le juge Bernard
Bertossa, les débats sont traduits en arabe, la plupart des
prévenus ne maîtrisant pas suffisamment le français.

Assistance sociale et AI

Agés de 24 à 59 ans, les sept «passeurs» et «terroristes»
présumés sont requérants d'asile, exception faite du ressortissant
irakien de 40 ans, ex-déserteur de la guerre du Koweit, qui a
obtenu l'asile politique. Les autres sont tous en attente d'une
décision définitive, leurs demandes ayant été rejetées.



Au bénéfice de permis provisoires F et N, les cinq Yéménites et le
Somalien ne travaillent pas et sont tous entretenus par
l'assistance sociale. L'Irakien, soigné pour une dépression, a
obtenu l'AI. Tous les inculpés sont pères de familles qui comptent
de quatre à huit enfants.



Selon l'acte d'accusation rédigé par le procureur général
suppléant Claude Nicati, le principal prévenu est le plus âgé du
groupe. Ce Yéménite âgé de 59 ans, père de huit enfants, est
domicilié à Aegerten près de Bienne. En Suisse depuis 2001, il est
au bénéfice d'un permis F.

Soutien à Al-Qaïda

Il répond notamment de soutien à Al-Qaïda pour avoir tenté de
fournir des faux papiers à Abdullah Al Rimi, un terroriste impliqué
dans l'attentat d'octobre 2000 contre le navire de guerre américain
USS Cole et dans les attentats de Ryad en 2003.



Par ailleurs, avec ses six co-inculpés, le principal accusé aurait
mis sur pied une filière de passeurs. Opération qui aurait permis à
des douzaines de ressortissants du Yémen, d'Irak et de Somalie
d'entrer en Suisse entre 1998 et 2004.



ats/ruc

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Complices dans l'administration

L'organisation bénéficiait de la collaboration de fonctionnaires locaux corrompus.

Ainsi, l'ancien consul honoraire de Suisse à Sanaa est soupçonné d'avoir touché des dessous de table.

Il fait actuellement l'objet d'une enquête séparée.

Réseau démantelé en 2004

Le réseau avait été démantelé en janvier 2004 avec l'arrestation de la plupart de ses membres. Certains d'entre eux, dont l'accusé principal, ont passé plus d'une année derrière les barreaux.

L'acte d'accusation retient notamment la participation et le soutien à une organisation criminelle, la corruption, les faux dans les titres et la violation de la loi fédérale sur les étrangers.

Lundi après-midi, quatre agents de la police fédérale seront entendus comme des personnes ayant participé à l'enquête et non comme témoins assermentés.