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Une initiative combat les salaires excessifs

Patrons
D.Vasella et M.Ospel touchent une vingtaine de millions par an
Un patron de PME lance une initiative populaire fédérale pour combattre les rémunérations excessives des dirigeants de sociétés cotées en bourse. Il veut notamment renforcer les droits des actionnaires.

Patron d'une entreprise de cosmétique schaffhousoise, Thomas
Minder a lancé lundi son initiative sur le site internet de sa
société, a-t-il indiqué dans un communiqué. Assisté d'une
demi-douzaine de ses proches, il compte sur l'aide de ses pairs et
de bénévoles pour rassembler les 100'000 signatures nécessaires en
dix huit mois.



Des publicités paraîtront dès mardi dans la presse, ainsi que des
feuilles pour la récolte des signatures. L'initiative est déjà
disponibles sur plusieurs sites internet et d'autres devraient
suivre, a indiqué à l'ATS M. Minder. Il prévoit d'organiser une
journée nationale de collecte de signatures le 18 novembre.



On ignore le budget à la disposition du comité d'initiative. M.
Minder n'a voulu articuler aucun montant. Tout au plus a-t-il
déclaré que l'argent provenait de sa poche, de son entreprise et de
dons de tiers.

Salaires à fixer par les actionnaires

L'entrepreneur schaffhousois saisit le moyen de l'initiative
populaire car il ne fait pas confiance au Parlement qui devrait se
saisir de la révision du droit des sociétés anonymes l'année
prochaine. Le projet du Conseil fédéral étend certes quelque peu
les droits des actionnaires, mais c'est insuffisant, selon
lui.



Le projet du gouvernement ne résout pas le problème des
rémunérations astronomiques, qui ont augmenté de 18% en moyenne
l'année dernière (lire encadré), écrit M. Minder sur son site
internet. Une fois de plus, les autorités politisent abusivement
les intérêts de la nation et surtout ceux des actionnaires,
précise-t-il.



Afin de lutter contre les rémunérations abusives des tops
managers, l'initiative prévoit que l'assemblée générale des
actionnaires fixe le montant global des salaires, des bonus et
autres rémunérations des membres du conseil d'administration et de
la direction. L'assemblée devrait aussi pouvoir élire chaque année
les dirigeants de la société anonyme.



ats/ant

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Les conseils d'administration rapportent gros

Marcel Ospel est l'homme le mieux rémunéré de Suisse: il gagne 24 millions de francs par an. Statistiquement, le patron de l'UBS a empoché près de 65'700 francs par jour, samedi et dimanche compris.

En moyenne, les salaires des membres de conseils ont atteint un record l'an dernier. Les personnes siégeant dans des conseils d'administration ont gagné 15% de plus en 2005, selon un sondage de la «HandelsZeitung» paru début octobre.

Les honoraires les plus élevés reviennent aux membres du conseil du groupe de techniques médicales Synthes, avec une moyenne de 1,062 million par personne. BB Medtech suit avec 805'600 francs.

Les rémunérations sont quasi identiques dans les deux grandes banques helvétiques: un conseiller d'administration du Credit Suisse gagne 763'600 francs et celui de l'UBS 758'100.

Les présidents sont encore mieux payés. Si Marcel Ospel est rémunéré 24 millions, le président de Novartis Daniel Vasella reçoit 21,3 millions, celui de Nestlé Peter Brabeck 13,8 millions et celui du Credit Suisse Group Walter Kielholz 12,1 millions.

La «HandelsZeitung» base ces résultats sur un sondage effectué auprès de 400 entreprises cotées à la Bourse ou leader du marché dans leur branche. Les valeurs ont été calculées sur la base des rapports financiers de ces entreprises. Les honoraires sont partiellement payés en actions ou en options.