Tous les partis gouvernementaux, hormis l'UDC, ont présenté leur
stratégie. Le programme électoral des démocrates du centre sera
présenté lors de l'assemblée des délégués du 21 octobre à Fribourg.
Le secrétaire général Gregor Rutz ne veut pas dévoiler de détails
pour l'heure, mais promet des «surprises» pour l'an prochain.
Les «quatre piliers» radicaux
Les radicaux vont poursuivre leur stratégie à quatre piliers
(«Suisse de l'intelligence, de la croissance, de l'équilibre et de
l'ouverture») adoptée en octobre 2005, a indiqué le secrétaire
général du PRD Guido Schommer.
Une planification est en train de se faire et des assemblées des
délégués seront consacrées à ces piliers. Le travail parlementaire
a été lancé, les jalons sont définis, mais pas encore tous les
instruments politiques, a-t-il ajouté.
Un récent succès de ce travail est la hausse de 8% des crédits à
la formation et la recherche votée par le Conseil national, a
souligné M. Schommer. Il s'agit là d'une conséquence de la
stratégie «Suisse de l'intelligence».
Les radicaux veulent également retrouver leur lustre passé par une
meilleure intégration des jeunes, des femmes et des citadins.
Enfin, la stratégie prévoit l'utilisation d'un langage plus humain
afin de perdre l'image de «parti de l'économie».
«Renouveau 07» au PDC
Du côté des démocrates-chrétiens, le concept de campagne, basé
sur l'unité et sur une visibilité accrue, est en place. Une équipe
de pilotage interne au PDC baptisée «Renouveau 07» a été mise sur
pied. Pour la première fois, le parti mènera une campagne
nationale. Il a fixé ses priorités sur la politique économique, la
famille et les assurances sociales.
Davantage que sur les moyens marketing traditionnels, il compte
miser sur une présence renforcée, en profitant notamment des débats
du moment et des votations. Le parti veut aussi soigner ses
relations avec les électeurs potentiels. Il a effectué une analyse
pour déterminer des «groupes cibles».
Pour atteindre ses électeurs potentiels, le PDC leur enverra du
courrier adressé personnellement. La campagne visible par un large
public démarrera elle en 2007 par le biais d'annonces et
d'affiches. Les démocrates-chrétiens prévoient d'investir 1,5
million de francs.
L'ambition des socialistes
Pour atteindre son objectif de redevenir le premier parti du
pays et de «casser» le bloc bourgeois au Conseil fédéral, le PS
mise notamment sur la politique fiscale. L'initiative visant
davantage de «justice fiscale» devrait être déposée encore avant
les élections fédérales.
Autre sujet qui préoccupe les socialistes, la réforme de
l'imposition des entreprises. Si aucune amélioration n'est apportée
au projet, le référendum sera saisi, a indiqué la porte-parole
Claudine Godat. Le PS entend aussi se profiler à l'occasion de la
votation sur la caisse maladie unique, qui aura probablement lieu
en mars.
Pour la campagne électorale à proprement parler, une équipe sera
opérationnelle au début de l'an prochain. Le PS consacrera un
million de francs environ à la campagne, comme pour les élections
fédérales 2003.
Les Verts se lancent dans l'économie
Les Verts, qui ont le vent en poupe selon les sondages, vont
adopter en janvier une plateforme électorale «législature
2007/2011». Un des points forts sera la politique énergétique et
climatique, avec le lancement éventuel d'une initiative, a expliqué
le secrétaire général Hubert Zurkinden. La politique sociale, dont
la lutte contre l'exclusion, constituera un deuxième pilier.
Nouveauté: les écologistes entendent aussi se profiler en
politique économique, terrain où ils ne se sont pas encore trop
aventurés jusqu'ici. Vu la bonne situation conjoncturelle de la
Suisse, il faut réorienter l'économie vers une tendance plus
écologique, par exemple en soutenant des technologies innovatrices
et les nouvelles énergies, estime M. Zurkinden.
Pour la campagne 2003, 25'000 francs étaient à disposition. Quant
aux sections cantonales des Verts, elles ont consacré en tout un
million à la campagne.
ats/kot
Le pouvoir au centre du débat
«Il est question d'obtenir le pouvoir dans le pays, rien de moins». C'est ainsi que les présidents du PS et de l'UDC ont défini l'enjeu des élections fédérales de 2007 dans un entretien paru vendredi dans le «Tages-Anzeiger».
Pour le président UDC, Ueli Maurer, il s'agit d'une lutte entre la gauche et la droite: «En 2007, nous saurons qui prend le pouvoir dans le pays», a-t-il déclaré. Même son de cloche chez le président du PS, Hans-Jürg Fehr, pour qui la question du pouvoir est centrale. Son but est d'ailleurs de s'emparer de l'un des sièges de droite au Conseil fédéral, plus précisement un des deux radicaux.
Les présidents des partis du centre ne partagent pas cette vision. A la tête du PRD, Fulvio Pelli, perçoit la lutte gauche/droite comme une mise en scène peu bénéfique, particulièrement pour le travail du Conseil fédéral. Il rappelle que le modèle de coopération y est encore d'actualité et qu'il fonctionne.
«Quand le PS et l'UDC gagnent des points, le centre en perd et le modèle de concordance arrive dès lors à sa fin «, a-t-il ajouté. «Si le peuple tient à la concordance, il devra le prouver lors des prochaines élections». Quant à dire quel parti devrait quitter le Conseil fédéral, Fulvio Pelli est resté ouvert sur la question.
Le président du PDC, Christophe Darbellay, se montre convaincu que rien ne peut fonctionner sans concordance. Et de souligner que, fait rare, MM. Fehr et Maurer tiennent les mêmes propos.