Promiscuité et espaces bondés sont le quotidien des centres de requérants d’asile. Dans ces conditions, il est difficile d’appliquer les mesures de limitation de rassemblement et d'éloignement.
Depuis plusieurs jours, du côté du centre fédéral de Boudry (NE), des courriers anonymes du personnel interne dénoncent de graves manquements. Selon ces mails, des activités de groupe auraient été maintenues, l’usage des espaces communs resterait inchangé et des personnes continuent d'être "entassées à 12" dans certaines chambres.
Intervention auprès de la Confédération
Pour mieux respecter les mesures de distance, la Confédération a décidé de doubler la capacité de logements des centres fédéraux. À Boudry, un nouveau bâtiment a été ouvert pour y loger les personnes mises en quarantaine. Mais dans les deux anciennes structures, la concentration dans les dortoirs n’a pas changés, 6 à 12 personnes dorment dans le même espace.
Les auditions de réfugiés et réfugiées sont également problématiques. Elles se font durant des heures dans des lieux confinés, en présence de 5 personnes. Dans cette situation, impossible de garantir des procédures équitables, prévient l’organisation suisse d’aide aux réfugiés, qui est intervenue vendredi dernier auprès de la Confédération.
Suite à cette intervention, pour protéger le personnel, les juristes et les requérants, toutes les auditions ont été suspendues depuis lundi, mais seulement pour une semaine, le temps d’installer des protections en plexiglass.
Actuellement, la Suisse compte une dizaine de requérants contaminés par le coronavirus dans les centres fédéraux.
Miroslav Mares/jop