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Jusqu'où se poursuivra la poussée verte?

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Daniel Brélaz incarne la montée en force des Verts
A un an des élections fédérales, les observateurs politiques sont unanimes sur le résultat, selon une enquête de l'Ats. Les Verts, qui sont en progression constante depuis quatre ans, devraient aussi gagner en 2007.

Le politologue Georg Lutz, de l'Université de Berne, voit deux
raisons aux succès des Verts. D'une part, les questions
d'environnement ont repris de l'importance pour la population avec
les débats sur le réchauffement climatique ou les particules fines.
La bonne situation économique actuelle y contribue aussi.



D'autre part, les écologistes, qui formaient d'abord un
conglomérat de groupements locaux, sont devenus un parti national.
"Le parti se montre plus homogène", affirme le professeur Lutz.
Cela lui permet de ravir des électeurs, principalement au PS.

Un bon ancrage cantonal et communal

Mais les radicaux aussi ont perdu des voix au profit des Verts.
Ces derniers ont toujours eu une aile à gauche et une aile à droite
des socialistes, explique le politologue Werner Seitz, de
l'OFS.



Jusqu'aux élections fédérales de 2003, les Verts ont surtout
progressé à la gauche du PS, selon W.Seitz. Après, ils ont aussi
marqué des points au centre, avant tout aux dépens du PRD. Werner
Seitz voit aussi une explication à la progression des Verts dans le
bon travail accompli par leurs élus aux exécutifs de villes et de
cantons. Ils y ont des personnalités reconnues, qui privilégient le
pragmatisme et le consensus.



Reste à savoir combien de temps durera la marche en avant des
Verts. Andreas Ladner, politologue à l'Institut de hautes études en
administration publique de Lausanne, est convaincu que les
écologistes ont encore des capacités de croissance.

Trop de flou au PRD

Selon A.Ladner, les mauvais résultats des radicaux sont
notamment dus aux positions trop floues du parti. A son avis, les
idées claires manquent encore sur le profil d'un PRD moderne. Pour
les élections, il faut pouvoir s'appuyer sur des succès, ajoute
A.Ladner. Or, relève-t-il, le PRD n'en a guère à son actif et
n'aura donc pas la partie facile.



Le PRD, parti longtemps dominant, a de la peine à trouver ses
marques face au poids actuel de l'UDC, remarque Georg Lutz. Il
n'arrive pas à se décider clairement à suivre l'UDC ou à prendre
ses distances.



Les politologues attendent de voir si le président du PRD Fulvio
Pelli parviendra à mener un parti consolidé aux élections. Pour le
moment, G.Lutz va jusqu'à déceler une certaine panique au sein du
parti à l'idée qu'il puisse faire moins bien que le PDC.

L'UDC restera devant

Une chose est certaine, estiment les politologues: l'UDC restera
le premier parti de Suisse. Il existe toutefois un facteur
d'insécurité: le comportement des électeurs protestataires qui ont
contribué à son ascension. L'UDC devra lutter pour conserver sa
part de l'électorat.



C'est encore en Suisse romande que l'UDC a les meilleures chances
de progression, estime Georg Lutz. Mais elle n'y fera pas aussi
fort que dans les cantons alémaniques.



Le PS, qui possède un électorat assez stable, demeurera le
principal adversaire de l'UDC, selon G.Lutz. Pour sa part, Andreas
Ladner se pose la question de la répartition des voix du camp rose
vert entre socialistes et écologistes.

L'effet Leuthard

Enfin, les politologues considèrent que la situation n'est pas
mauvaise pour le PDC, qui a pu stopper ses pertes. Mais ils doutent
de la capacité des démocrates-chrétiens à retrouver leur force
antérieure.



Les experts sont d'accord sur le fait que le PDC bénéficie de
"l'effet Doris Leuthard". Mais, en termes de suffrages, beaucoup
dépendra selon eux de la capacité de Christophe Darbellay à
rassembler un parti plutôt hétérogène et à assurer une présence
comparable à celle de l'ancienne présidente.



ats/boi

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Fulvio Pelli reste confiant

En dépit des pronostics qui annoncent un recul de son parti aux élections de 2007, le président du PRD est convaincu du contraire. Fulvio Pelli convoite l'électorat urbain, qui aurait pourtant tendance à donner ses faveurs aux Verts.

"Il ne faut pas nous sous-estimer", déclare F.Pelli dans une interview à l'hebdomadaire "Südostschweiz am Sonntag". Les Verts constituent "une alternative facile" parce qu'ils ont une bonne idée. En prônant le respect de l'environnement, ils réussissent à bien se profiler. "Mais est-ce que les Verts ont des réponses aux questions de politique économique ou de sécurité? Non", affirme le conseiller national tessinois.

Et F.Pelli de se faire peu de soucis sur les prétentions des Verts à occuper l'un des deux sièges PRD au Conseil fédéral. "Si nous tombons à 5% des voix, nous ne pourrons plus prétendre à deux sièges au gouvernement". Mais aussi longtemps que le PRD obtiendra 16 à 18% des voix, soit le double des Verts, il est dans l'intérêt de la Suisse d'avoir deux conseillers fédéraux radicaux, affirme le radical.

Un site ouvert par la RSR

A un an des élections fédérales, la Radio suisse romande crée "MONELECTION.CH". Un site web dont l'ambition est de soutenir le dialogue entre les candidats romands et leurs électeurs.

"MONELECTION.CH" offre notamment la possibilité aux candidats de se créer un profil personnalisé, de tenir un blog ouvert aux commentaires ou encore de tisser un réseau d'amis politiques, a indiqué dimanche la RSR dans un communiqué. Le site sera actif tout au long de la campagne électorale.