Le député vert neuchâtelois Laurent Debrot est l'auteur de cette pétition envoyée à Simonetta Sommaruga. "Choqué", il dénonce un grand gaspillage.
"Les graines ne sont pas considérées comme un bien de première nécessité alors qu'on vend des tomates qui viennent d'Espagne et toutes sortes de produits pas importants. Il y a aussi tout ce problème de production, puisque les plantons, les fleurs coupées et les plantes en pot ne peuvent pas être vendus dans les magasins et sont en train d'être détruits jour après jour", explique-t-il lundi dans La Matinale.
L'élu a envoyé sa pétition à trois reprises à Berne, mais il a uniquement eu un accusé de réception en retour.
"Une catastrophe"
Les plantons préparés depuis des mois par des maraîchers et des horticulteurs sont donc perdus, s’ils ne sont pas écoulés par le commerce en ligne. "Une catastrophe", témoigne Bastien Desaules, de l'entreprise horticole éponyme à Cudrefin (VD). Il cultive plusieurs hectares de fleurs, plantes, plantons et herbes aromatiques.
"Les clients qui aimeraient planter pour avoir une auto-suffisance alimentaire ne peuvent pas acheter et nous avons les serres pleines de marchandises sans pouvoir les vendre. Nous travaillons toute l'année pour préparer ces deux mois qui sont pour nous le moment où toute la marchandise doit sortir des serres", regrette l'horticulteur.
Face à cette problématique, les autorités fédérales invitent les jardiniers amateurs à se tourner vers le commerce en ligne. "Acheter par internet n'est pas une solution miracle. Toutes les entreprises ne sont pas équipées, nous avons été pris de court", alerte toutefois Bastien Desaules.
A noter que certains cantons se montrent plus sensibles à ce problème. En Suisse romande, par exemple, il est possible d'acheter des semences et des plantons dans certains magasins valaisans.
Sandrine Hochstrasser/gma