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Affaire Stern: vive passe d'armes à Genève

Edouard Stern était la 38e fortune de France.
L'affaire Stern avait défrayé la chronique en mars 2005
Le sort de la meurtrière présumée du banquier français Edouard Stern, retrouvé mort en 2005 à Genève, a été débattu pour la première fois au cours d'une audience publique mercredi au Palais de justice de Genève. La salle était remplie.

La Française Cécile B. est
emprisonnée depuis mars 2005 à la prison de Champ-Dollon après
avoir avoué le meurtre de son amant, commis en février 2005 au
domicile genevois du banquier.

Edouard Stern a été tué dans son appartement de quatre balles
alors qu'il était revêtu d'une combinaison en latex évoquant une
relation sado-masochiste avec sa maîtresse.

Crime passionnel ou préméditation

Crime passionnel comme le décrit la défense ou assassinat
prémédité selon les avocats de la famille Stern, les deux thèses
s'affrontent, même si les débats portent essentiellement sur des
éléments techniques du dossier. Chacun des avocats a longuement
plaidé.



Dressant un portrait sombre d'Edouard Stern, un marionnettiste
sans sentiment, les avocats de Cécile B. ont tenté d'expliquer
qu'elle a cédé à une pulsion meurtrière pour se soustraire à
l'emprise d'un homme pervers et tyrannique. Selon eux, leur
cliente, qui "aspirait à une relation amoureuse" a été "traînée
dans la boue".



En revanche, les proches du banquier ont noirci l'image de
l'accusée, soutenant que la 38e fortune de France a été tuée par
une prédatrice et manipulatrice intéressée uniquement par l'argent.
L'avocat de la famille du banquier a parlé de "cocotte blonde
capable d'attiser les fantasmes de la déraison". "C'est l'histoire
d'une dépendance où il a été dominé", ajouté l'homme de loi.

Personnalité de l'accusée en débat

Pour l'accusation, le million de dollars qu'Edouard Stern a
promis à sa maîtresse avant de bloquer le compte sur lequel
l'argent avait été versé a



été le mobile du crime. Lorsqu'elle a appris que le million avait
été séquestré, Cécile B. est entrée dans une "fureur indicible", a
fait savoir l'avocat de la famille.



La défense a écarté d'un même geste la thèse du mobile lié à
l'argent. Cécile B. avait promis de retourner le million de dollars
avant même de le recevoir, a souligné un de ses avocats. "Il s'agit
ici d'une manipulation supplémentaire d'un marionnettiste qui
comptait plus d'un tour."



Les avocats n'ont pas fait que plaider sur le fond de l'affaire.
Ils se sont aussi exprimés sur deux recours déposés par la partie
civile. Le premier porte sur l'audition par le juge d'instruction
de deux témoins, le second demande la transcription
d'enregistrements de conversations téléphoniques.



agences/boi

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Date du procès pas connue

La suite de la procédure judiciaire n'est pas encore très claire. La date du procès n'est d'ailleurs pas encore connue, mais l'audience devrait avoir lieu l'année prochaine.

Au cours des deux années écoulées, il a entendu plus d'une cinquantaine de témoins.

L'expertise psychiatrique de Cécile B. est attendue pour le début de l'année prochaine, a précisé l'avocate.

Un déballage qui fait peur

Selon la Tribune de Genève de mercredi, cette affaire pourrait tourner à un "déballage" qui "fait peur à Genève et à Paris".

Durant leur liaison, faite de ruptures et de réconciliations, Edouard Stern et son amie ont en effet croisé beaucoup de monde dans les deux villes.

Des noms du monde politico-financier pourraient apparaître peu à peu. Et les proches du couple, célèbres et moins célèbres, craignent de voir leurs noms sortir dans la presse.

Un nom circule déjà: le philosophe français Pascal Bruckner a été appelé à témoigner lors d'auditions ultérieures à huis clos, "pour sa relation personnelle et intime" avec Cécile B., a déclaré cette semaine l'avocate de la famille du défunt, confirmant des informations révélées par la presse suisse.