Devant quelque 500 délégués de l'UDC réuni un an jour pour jour
avant la grande échéance, le président du parti Ueli Maurer a
enjoint ses troupes à ne pas s'endormir sur leurs lauriers.
La situation de départ est simple, selon lui: d'ici octobre 2007,
tout tournera autour de la question de savoir si la Suisse sera
gouvernée par une majorité bourgeoise ou au contraire rouge verte.
«Nous savons que surtout Christoph Blocher est menacé, car la
gauche réunie en a fait sa cible favorite, faute d'avoir un
programme», a dit Ueli Maurer.
Schmid contre la voie solitaire
Le conseiller fédéral Samuel Schmid ne s'est pas montré moins
ambitieux: l'UDC doit se battre pour augmenter son nombre de sièges
aux Chambres fédérales, maintenir au minimum ses deux conseillers
fédéraux et mieux utiliser sa victoire, a-t-il martelé. Samuel
Schmid a joué la même partition qu'Ueli Maurer, mais sur un tout
autre ton.
Avec 27% des voix, le parti ne peut pas imposer seul ses
solutions. Il lui faut «garder sa capacité à conclure des
coalitions». Les bourgeois doivent être partenaires et non
concurrents. «Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons nous
concentrer sur l'essentiel et ne pas nous disperser», a-t-il
poursuivi alors que son collègue au Conseil fédéral, Christoph
Blocher, prenait vivement des notes. Il faut garder «une certaine
souplesse, sinon la persévérance se transforme en obstination».
Blocher défend la liberté d'expression
Comme l'attendaient ses troupes, le conseiller fédéral Christoph
Blocher est revenu sur les vagues soulevées par ses déclarations
sur la norme anti-raciste et l'aide au développement à l'Afrique.
Il a sonné la charge en faveur de la liberté d'expression.
Selon lui, un climat d'intimidation s'est répandu en Suisse ces
dernières années. «Celui qui ne partage pas l'opinion dominante est
moralement condamné», a-t-il lancé. «On décrète des tabous, on
moralise, on nie la réalité».
Ses troupes l'ont entendu cinq sur cinq. Lors de l'examen des près
de 70 pages de la plate-forme électorale du parti, les délégués ont
voté un amendement demandant «le renforcement de la liberté
d'expression par la suppression de la norme pénale sur le racisme
et de la commission fédérale contre le racisme».
ats/cab
Neutralité, asile, impôts et minarets
L'examen de la plate-forme électorale «Ma maison - Notre Suisse» s'est déroulé sans passion. Les majorités étaient si claires qu'un décompte des voix n'a pas été nécessaire.
Le texte passe en revue les thèmes traditionnels du parti, la liberté, l'indépendance, la baisse de la fiscalité, la traque aux abus dans l'asile et l'assurance invalidité.
L'UDC veut une neutralité «intégrale, permanente et armée de la Suisse». Elle réaffirme son opposition à l'engagement de l'armée suisse à l'étranger.
Elle rejette les revendications politiques de nature religieuse et leurs symboles, tels les minarets.