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Le directeur de Swissmedic démissionne

Sous le feu des critiques, Swissmedic réforme sa direction
Sous le feu des critiques, Swissmedic réforme sa direction
Critiqué pour ses manquements depuis sa création en 2002, Swissmedic voit son directoire réformé. Le directeur Franz Schneller et quatre autres membres de la direction ont démissionné de leurs fonctions.

Responsable du contrôle des médicaments et des produits
thérapeutiques, Swissmedic est critiqué tant par les responsables
politiques que par les professionnels de la santé. L'institut passe
pour être opaque et bureaucratique. Les derniers reproches en date
concernent sa pratique restrictive en matière d'homologation de
médicaments.

Analyse détaillée

Pour redorer le blason de Swissmedic, le Conseil de l'institut a
lancé en mai une analyse détaillée du fonctionnement de l'institut.
Devant les médias réunis à Berne, l'ancienne conseillère aux Etats
bernoise Christine Beerli a présenté les mesures décidées, «pour
permettre à l'institut de continuer d'assumer efficacement son
mandat légal».



Franz Schneller, qui dirigeait l'organisation depuis 18 mois, est
la principale victime de ce remaniement. Pharmacien, âgé de 57 ans,
il a longtemps travaillé pour la firme pharmaceutique danoise
Lundbeck en Suisse et à l'étranger. Il a également exercé la charge
de vice-président des importateurs de spécialités pharmaceutiques
(VISP). Le poste de directeur est mis au concours. Dans
l'intervalle, une partie des tâches de direction est assumée par le
directeur adjoint Hans-Beat Jenny.

Nombreux dysfonctionnements

Swissmedic rencontre des problèmes dès sa création en janvier
2002. Les critiques contre l'institut fédéral des médicaments
proviennent notamment du Contrôle des finances (CDF). Malgré les
modifications effectuées, les reproches se sont multipliés.



Le CDF soulignait dans un rapport publié en 2003 l'existence de
nombreux points faibles relevant d'une «haute priorité». Parmi les
carences observées figuraient l'absence d'une analyse fiable des
tâches incombant à l'institut. Certaines n'étaient pas remplies,
notamment dans la surveillance des produits médicaux. Le rapport
évoquait également un manque de personnel et la nécessité de se
doter d'une plateforme informatique unifiée. La collaboration avec
les cantons devait par ailleurs être améliorée.



Ces dysfonctionnements et le fait que quatre des huit
collaborateurs du service juridique de Swissmedic aient été
licenciés fin 2002 ont provoqué l'intervention de la commission de
gestion du Conseil des Etats. En septembre 2004, cette dernière a
conclu que les dysfonctionnements étaient à mettre sur le compte
d'une mauvaise préparation lors de la création de l'institut.

Pratique d'homologation contestée

Ainsi, le contrôle des médicaments impliquerait de trop nombreux
acteurs, eux-mêmes basés sur dix sites différents. Cette réalité
empêcherait l'établissement d'une culture unique d'entreprise et
d'une unité de doctrine. Le CDF a attesté un an plus tard des
«progrès significatifs» accomplis en la matière par
l'institut.



Depuis mai dernier, c'est la pratique en matière d'homologation
des médicaments qui est soumise au feu de la critique. Le principal
reproche a été émis par la commission de la santé du Conseil
national et par l'association suisse des naturopathes, qui estiment
la pratique de Swissmedic trop restrictive. L'institut éliminerait
du marché des produits thérapeutiques qui sont homologués de longue
date.



Désignée à la présidence de l'institut par le Conseil fédéral en
décembre 2005, Christine Beerli s'est donnée jusqu'à fin février
2007 pour clarifier les tâches de l'institut.



ats/kot

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Des tâches multiples et complexes

Swissmedic est responsable du contrôle des médicaments et des produits thérapeutiques depuis le 1er janvier 2002. Doté de son propre budget, occupant 280 personnes, l'institut siégeant à Berne, est rattaché au Département fédéral de l'intérieur (DFI).

Swissmedic est né de la fusion entre l'Office intercantonal de contrôle des médicaments et l'unité principale des agents thérapeutiques de l'Office fédéral de la santé publique. Il est entré en fonction au même moment que la loi sur les produits thérapeutiques, sur laquelle il se fonde.

Swissmedic autorise la mise sur le marché de nouveaux médicaments. L'enjeu majeur est de raccourcir les délais menant à la commercialisation des médicaments. Or, mener une expertise de qualité exige plusieurs mois. L'institut octroie en outre les permis d'exploitation et effectue des contrôles de qualité.

Parmi ses multiples autres tâches, il déploie une activité législative et pourvoit l'information aux patients, aux professionnels de la santé, aux responsables politiques et aux médias. Il collabore avec les institutions et autorités étrangères pour mieux identifier les risques sanitaires et favoriser l'efficacité des contrôles.

Swissmedic est dirigé par le conseil de l'institut, composé de sept membres et dirigé par Christine Beerli, ancienne conseillère aux Etats bernoise et actuelle directrice de la Haute école des Sciences et de l'informatique de Bienne. Son budget, 70 millions de francs, est essentiellement assuré par les émoluments perçus et par les contributions fédérales.