La distribution quotidienne du courrier, des colis et des journaux semble l'un des derniers signes de normalité à l'heure où le cours de la vie subit un bouleversement sans précédent.
Mais dans ses coulisses, la Poste a dû s'adapter dans l'urgence et rester flexible pour assurer ses tâches quotidiennes et elle doit répondre à l'explosion des ventes en ligne. Mi-mars, une hausse de 15% des paquets a été enregistrée.
Parmi eux, de nombreux colis alimentaires. "Actuellement, ces livraisons sont multipliées par trois", précise mardi dans le 12h30 Laurent Savary, porte-parole du géant jaune. Un tour sur la plateforme de vente en ligne Le Shop le confirme: les créneaux de livraison pour certains quartiers à Lausanne sont par exemples complets jusqu'au 21 avril.
Près de 60 collaborateurs diagnostiqués
"Les clients doivent s'attendre à des retards de traitement", avertit Laurent Savary. En plus de la demande extrêmement dense, la Poste tourne en sous-effectif: "58 de nos 53'000 collaborateurs ont été testés positifs au coronavirus. Plus de 2000 sont malades, sans lien avec la pandémie, et d'autres personnes ne travaillent pas car elles sont à risque, sont en quarantaine ou doivent s'occuper d'un enfant."
Et alors que les facteurs entament habituellement leur tournée au même moment de la matinée, la période de distribution est désormais étendue sur la journée. Quant au chargement des véhicules, il se fait individuellement, et non plus en binôme. Du côté des guichets, l'exploitation de toutes les filiales ne peut plus être assurée.
Malgré ces difficultés, l'entreprise assure tout mettre en oeuvre pour garantir son service, en priorisant la sécurité de ses employés. "Sans eux, il n'y a pas de Poste", conclut en guise de remerciement Laurent Savary.
Propos recueillis par Nadine Haltiner
Adaptation web: Alexia Nichele