Jour après jour, les chiffres de nouveaux cas dépistés et de décès annoncés s'additionnent. Et le décompte de cette crise sanitaire présente une hausse inexorable. Mardi 31 mars, plus de 16'600 personnes avaient été diagnostiquées positives en Suisse, et 433 personnes étaient décédées.
Difficile cependant de prendre la mesure de l'évolution de la propagation de la maladie et de ses effets, et surtout d'observer si la courbe "s'aplatit". Ce signe attendu et synonyme de frein – au moins temporaire – de la propagation.
En comparant les récentes évolutions quotidiennes, la situation suisse semble pourtant indiquer un premier signe de ralentissement, que cela soit pour le nombre de cas, les décès, les hospitalisations et les places occupées aux soins intensifs. Autrement dit, le bilan augmente toujours, mais moins vite.
Les chiffres sont basées sur une moyenne de trois jours, afin de limiter les "à-coups" dus au fait que les mises à jour quotidiennes des données ne sont pas toujours régulières (jours sans information suivi d'un "rattrapage", impliquant un pic).
Le rythme des décès baisse
Depuis le 20 mars, la variation quotidienne des décès a freiné avec régularité, passant de plus de 30% de morts supplémentaires par jour, à environ 15% les 30 et 31 mars.
Moins de cas détectés
Le nombre de cas détectés, bien que dépendant fortement du nombre de tests menés, a lui aussi connu une baisse régulière depuis les 20-21-22 mars, lorsqu'il se situait à plus de 32%, avant de passer sous la barre des 10% depuis le 28 mars.
Les hospitalisations augmentent moins rapidement
Dans la première partie du mois de mars, les hospitalisations dues au coronavirus ont été en croissance régulière, mais lors de la seconde moitié du mois, la tendance s'est inversée.
Stabilité dans les arrivées aux soins intensifs
Attirant tous les regards, les soins intensifs et leurs capacités ne font pas face à une augmentation massive de nouveaux patients en situation critique au niveau national. Cependant les entrées étant plus régulières que les sorties, les lits disponibles sont tous les jours un peu moins nombreux. La situation diffère fortement selon les cantons, en particulier pour les plus touchés, comme le Tessin.
Une tendance internationale?
Qu'en est-il dans les autres pays? En comparant l'évolution du nombre de décès, l'on constate une certaine similitude internationale. Après avoir présenté un premier pic, l'augmentation quotidienne, bien qu'irrégulière, semble moins rapide jours après jour, même dans les pays les plus gravement atteints, comme l'Espagne ou l'Italie.
NOTE: Signes encourageants et premiers effets du confinement? Trop tôt pour prévoir une évolution sur le long terme? Nous avons tenté de contacter des spécialistes afin qu'ils offrent leur point de vue, malheureusement il est actuellement difficile d'obtenir des réponses, étant donné qu'ils travaillent d'arrache pied et sont déjà très sollicités. Cet article sera mis à jour dès qu'une expertise nous parviendra.
Marc Renfer