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Les employés de La Poste se mobilisent

Trois semaines d'actions approuvées par les employés de La Poste
Trois semaines d'actions approuvées par les employés de La Poste
Les employés de La Poste font monter la pression: si la direction n'entend pas leurs revendications dans un délai de trois semaines, ils descendront dans la rue.

Cette décision a été prise à l'issue de la réunion à l'appel du
Syndicat de la communication de quelque 800 employés de La Poste à
Berne.

Les premières manifestations seront organisées le 27 novembre à
Lucerne et Neuchâtel si La Poste ne revient pas sur sa décision, à
savoir la réorganisation du réseau d'offices postaux, baptisée
YMAGO et annoncée mardi par Ulrich Gygi. Celle-ci prévoit la
suppression de 400 à 500 emplois (voir
ci-contre
).

Suppression des emplois refusée

Ils exigent de La Poste qu'elle renonce à supprimer des emplois,
à diminuer les salaires et à licencier des employés. Les employés
estiment que la réorganisation ne doit pas se faire sur leur dos et
exigent que la restructuration se fasse sans licenciement.



Plusieurs postiers se sont aussi plaints des pressions toujours
plus fréquentes dont ils font l'objet.

Trois semaines de manifestations

A l'unanimité, ils ont approuvé le principe de manifester tous
les lundis pendant trois semaines si leur employeur ne cède pas
dans les trois prochaines semaines.



Les premières manifestations aurant donc lieu le 27 novembre à
Neuchâtel et à Lucerne. Il est prévu de manifester la semaine
suivante à Genève, à St-Gall et dans le Tessin, puis ce sera le
tour de Lausanne, Berne et Zurich.

Menaces sur les paquets de Noël

Ces manifestations ont pour objectif de sensibiliser la
population aux problèmes des postiers, a indiqué à l'ATS Giorgio
Pardini, vice-président du Syndicat de la communication. C'est
aussi l'occasion de montrer quelles seraient les conséquences de
cette réorganisation pour les clients.



Si La Poste ne revient pas en arrière, toutes les options sont
ouvertes, a déclaré Giorgio Pardini. Une grève pendant la période
des paquets de Noël n'est pas exclue, précise-t-il.

La Poste réagit

La Poste veut négocier et tout faire pour éviter des
licenciements, a indiqué à l'ATS son porte-parole Laurent Widmer.
L'objectif est d'essayer de réduire les effets d'YMAGO sur les
employés. «La Poste veut offrir une solution socialement
responsable», a-t-il souligné.



La Poste a proposé un plan social aux partenaires sociaux le 31
octobre. Ce plan va sur certains points plus loin que les plans
élaborés lors des précédentes réorganisations et restructurations,
a précisé Laurent Widmer. Selon la CCT en vigueur, la Poste et les
partenaires sociaux sont tenus de négocier.



agences/het

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La restructuration en bref

La Poste a annoncé le 31 octobre son intention de restructurer ses quelque 2500 offices pour économiser 50 millions de francs par an.

Près de 500 emplois seront supprimés d'ici 2008.

Les actuels offices seraient remplacés par des centaines de succursales dont la gestion administrative sera assurée par quelque 200 offices principaux.

La Poste veut aussi créer près de 200 agences intégrées aux épiceries de village.

Effets positifs de la libéralisation

Une nouvelle réduction du monopole des lettres voire sa disparition ne menacent pas la desserte de base de La Poste. Tel est l'avis exprimé dans un entretien à la "SonntagsZeitung" par Martin Kaiser, responsable de l'autorité de régulation postale (PostReg).

Martin Kaiser fait remarquer que le monopole des lettres, fixé en Suisse à 100 grammes, se situe à 50 grammes ou en dessous en Europe. L'expérience montre que la desserte de base fonctionne bien dans de telles conditions.

Le régulateur postal ne voit pas pourquoi tel ne serait pas le cas en Suisse aussi, où La Poste est rentable et bien gérée.

En Europe, la tendance est à l'augmentation du nombre d'agences postales et à l'extension des horaires d'ouverture. En Suède par exemple, où le monopole est tombé il y a plusieurs années déjà, le réseau postal est même devenu plus dense.