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La pression s'accentue pour relancer la machine économique en Suisse

L'UDC, le PLR et les milieux économiques plaident pour la réouverture des commerces et des entreprises après le 19 avril. Les syndicats et les Verts réclament au moins une stratégie de sortie, tandis que le PS met en garde contre la tentation d'une reprise rapide.

Isolement des personnes contaminées, port du masque, contrôles stricts aux entrées: l'UDC a demandé au Conseil fédéral il y a quelques jours de modifier sa stratégie de lutte contre le coronavirus dès la mi-avril. Sinon, les dommages pour l'économie seront difficiles à réparer. Reste à trouver un terrain d'entente.

Dans la NZZ am Sonntag, la présidente du PLR Petra Gössi réclame pour sa part la réouverture de tous les commerces qui peuvent respecter les mesures de sécurité de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), à savoir la distance de deux mètres pour toutes les personnes dans le magasin et toutes les règles d'hygiène. "Si nous ne le faisons pas, nous risquons de compromettre inutilement la compréhension envers les mesures du Conseil fédéral", souligne-t-elle.

Solution entre syndicats et employeurs

Tout scénario de sortie de crise doit cependant inclure une solution rapide, claire et durable au problème des personnes vulnérables, a souligné le président de l'Union syndicale suisse (USS), Pierre-Yves Maillard, dans la SonntagsZeitung. "Il est scandaleux que ces dernières soient contraintes à travailler."

Les syndicats travaillent avec les employeurs sur une solution depuis des jours. Le Conseil fédéral a reçu plusieurs propositions. Mercredi prochain, il devrait décider "s'il veut suivre le chemin avec nous". Pierre-Yves Maillard et le président de l'Union patronale suisse Valentin Vogt étaient apparemment proches d'une solution mercredi dernier, mais le Seco aurait opposé son veto.

Le patron des patrons réticent

Le président de Swissmem, Hans Hess, a expliqué à quoi pourrait ressembler une réouverture dans une interview avec la "Sonntagszeitung": l'industrie, les épiceries, les pharmacies et les bureaux de poste ont appris comment mettre en place les recommandatations de l'OFSP. De nombreux autres magasins et entreprises pourraient s'en inspirer, estime-t-il.

"Cette décision appartient uniquement au Conseil fédéral", a déclaré Valentin Vogt sur les ondes de la radio alémanique SRF. L'économie doit simplement bien s'y préparer. L'union patronale suisse travaille à une stratégie de sortie: un "plan cohérent" sera prêt d'ici une semaine.

PS et Verts plus mesurés

Si le Conseil fédéral assouplissait les mesures le 19 avril, cela pourrait alimenter de faux espoirs, estiment d'autres. "Les politiciens ne devraient pas commencer à jouer aux épidémiologistes amateurs", a déclaré le président du PS, Christian Levrat. Les discussions sur la fin des mesures d'urgence prêtent à confusion au mieux, et sont dangereuses au pire, pour le conseiller national Roger Nordmann. Une deuxième vague de contagion serait un désastre.

Pour la présidente des Verts Regula Rytz, les professionnels de la santé doivent donner le rythme. S'ils trouvent raisonnable de commencer à assouplir les règles dès le 19 avril, cela serait réjouissant. Sinon, "nous devrons tenir plus longtemps". Pour la Bernoise cependant, il est "grand temps" pour le Conseil fédéral de proposer des scénarios de sortie du semi-confinement.

ats/vkiss

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