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Les stratégies de dépistage diffèrent d'un canton à l'autre

Certains cantons proposent plus de tests de dépistage que d'autres
Certains cantons proposent plus de tests de dépistage que d'autres / 19h30 / 2 min. / le 5 avril 2020
Quand viendra le moment d'alléger les mesures de confinement, il faudra tester le plus de gens possibles pour repérer et isoler au plus vite les nouveaux foyers de contamination. Si la pratique a déjà évolué, elle diffère d'un canton à l'autre.

Les possibilités pour les dépistages du coronavirus se multiplient en Suisse. En effet, le nombre de tests disponibles a augmenté ces derniers jours et la situation semble se détendre dans les cantons.

A Genève, les autorités ont décidé de tester toutes les personnes symptomatiques qui disposent d'une prescription de leur médecin. Auparavant, seules les catégories dites "à risque" pouvaient en bénéficier.

"Voir sur un bout de papier ou un sms que vous êtes positifs, cela incite les gens à respecter l'isolement (...) et puis la deuxième chose importante, c'est que cela permet de suivre les patients identifiés et de s'assurer que ceux dont l'état se dégrade soient pris en charge le plus rapidement possible par le système de santé", explique Jacques-André Romand, médecin cantonal genevois.

Des situations variés en Suisse romande

Pourtant, les dispositifs continuent à varier d'un canton à l'autre. En Valais, on ouvre aussi désormais la porte à davantage de dépistages, en fonction de la disponibilité des tests.

Les personnes présentant des symptômes d'infection aiguë des voies respiratoires (toux, maux de gorge, souffle court), les personne à risque accru de complications ou le personnel de santé en lien avec des patients restent toutefois prioritaires.

A Fribourg, hors personnel médical, on teste actuellement les personnes qui ont des symptômes aigus d'infection des voies respiratoires, de la fièvre supérieure à 38 degrés et les patients devant être hospitalisés. Avec plus de tests disponibles, les critères sont pourtant en train de s'élargir.

Dans le Jura et à Neuchâtel par contre, on s'en tient aux recommandations de la Confédération, et l'on continue à ne tester que les personnes à risque et le personnel soignant.

Une logique similaire est appliquée dans le canton de Vaud, avec toutefois un choix laissé au médecin traitant. Pour Karim Boubaker, médecin cantonal vaudois, augmenter le nombre de tests n'est pas une nécessité: "Effectuer des tests et établir en même temps une évaluation clinique, cela demande du personnel de santé et on en a besoin dans les hôpitaux et les institutions. Entre avoir ces chiffres et soigner des gens, on préfère soigner des gens."

D'après lui, la suspicion d'être contaminé doit suffire pour convaincre les gens de respecter l'isolement, sans forcément passer par la case dépistage.

Et de conclure: "on est sorti de la pénurie de matériel de tests, mais on peut y retourner."

La progression du nombre de tests au niveau national

Avec plus de 150'000 tests effectués à ce jour, la Suisse fait partie des pays qui testent le plus sa population.

Ce chiffre important faite suite à une augmentation durant le mois de mars. Au début de cette période, jusqu'à 1000 tests par jour étaient effectués. Ce nombre a ensuite évolué jusqu'au 19 mars, où il a atteint un record de 9500 tests en une seule journée. Depuis, le nombre de tests effectués quotidiennement se situe entre 5000 et 7500.

Malgré cette augmentation significative du nombre de dépistages, l'OFSP estime que la situation concernant l'approvisionnement en matériel de tests reste tendue et que le spectre d'une pénurie n'a pas disparu.

Céline Brichet/ther

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