L'année 2007 sera également celle du combat pour le droit à une
retraite flexible dès 62 ans.
Les négociations salariales menées l'an dernier ont permis de
remporter quelques succès, a relevé vendredi à Berne lors de la
conférence de presse annuelle de l'Union syndicale suisse son
président, Paul Rechsteiner.
Salaires à améliorer
Même si des accords plus favorables pour les petits et les
moyens revenus auraient été nécessaires dans différents secteurs
économiques, une augmentation «sensible» des salaires réels a été
obtenue dans de nombreuses branches pour la première fois depuis
cinq ans. Les salariés ne profitent cependant pas suffisamment de
la haute conjoncture.
L'augmentation de salaires est négligeable pour ceux qui ne
reçoivent pas de primes ou n'ont pas eu d'avancement, a souligné
Daniel Lampart, successeur de Serge Gaillard au poste d'économiste
en chef de l'USS. Par ailleurs, en raison d'effectifs, pratiquement
inchangés, les salariés ont dû travailler davantage.
Emplois précaires dénoncés
L'emploi a surtout progressé dans les secteurs précaires, a
expliqué Daniel Lampart. Le nombre de personnes au bénéfice d'un
contrat à durée déterminée s'est accru de 25% par rapport à 2003,
celui des personnes travaillant sur appel de 12%. Le nombre de
personnes avec un statut temporaire est passé de moins de 100'000 à
250'000 en dix ans.
Or, les employés temporaires détiennent un triste record en
matière d'accidents professionnels et, ayant de la peine à acquérir
des qualifications, tombent facilement dans un cercle vicieux fait
d'emploi temporaire et de chômage. L'emploi temporaire devrait être
limité à la maîtrise des pics de production et aux remplacements de
courte durée comme en cas de congé maternité.
ap/nr/hof
Les dossiers chauds
Imposition: les projets d'abaissement d'impôts sont non seulement inéquitables, favorisant les actionnaires au détriment des salariés, mais ils sont «à côté de la plaque», a par ailleurs noté Daniel Lampart.
Pour le successeur de Serge Gaillard au poste d'économiste en chef de l'USS, ils favorisent le risque de surchauffe conjoncturelle, comme cela s'est produit à la fin des années 1980.
S'il n'est pas enterré par le Parlement, les syndicats combattront le 2ème volet de la réforme de l'imposition des sociétés qui vise notamment à introduire une imposition partielle des dividendes.
L'augmentation des taux de cotisation salariale en faveur de l'AVS et de l'AI, permettrait par contre de prévenir la surchauffe tout en dotant les assurances sociales d'une base financière solide.
AI, chômage et AVS: l'USS espère que les élections fédérales d'octobre ne serviront pas de prétexte à esquiver la recherche d'une solution de financement de l'AI et de l'assurance-chômage. L'USS montera aux barricades pour défendre son initiative populaire «pour un âge de l'AVS flexible».
Il s'agit de combler une lacune dans le filet social helvétique et de faire en sorte que le Conseil fédéral respecte les engagements réitérés pris envers la population suisse, a déclaré Colette Nova, secrétaire dirigeante de l'USS. Les syndicats prendront également la défense des services publics.