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"On fait l'expérience de l'immense fragilité de la vie humaine"

L'invité de la Matinale (vidéo) - Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion
L'invité de la Matinale (vidéo) - Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion / La Matinale / 10 min. / le 8 avril 2020
L'évêque du diocèse de Sion Jean-Marie Lovey est revenu mercredi dans La Matinale de la RTS sur le rôle que la religion peut jouer et sur la place qui lui reste dans le cadre d'une crise de l'ampleur de celle qu'affronte le monde avec le Covid-19.

A l'approche de Pâques, les messes et les cultes vont être célébrés dans des églises désertes, mesures anti-propagation du Covid-19 obligent. Une conséquence douloureuse et frustrante pour l'Eglise? "C'est un peu triste qu'à l'occasion de la fête principale de l'année liturgique, les chrétiens soient confinés chez eux, seuls, et que, comme prêtres, nous nous retrouvions sans assemblée", a témoigné l'évêque du diocèse de Sion Jean-Marie Lovey, invité de La Matinale de la RTS mercredi. "Mais la communion par le biais des médias et de la télévision permet de garder un lien, et c'est très précieux".

"Une sagesse d'accepter humblement les directives"

En se pliant aux mesures sanitaires de la Confédération, pourtant, le monde religieux n'abandonne-t-il pas ses fidèles au coeur de la crise? "On ne se confine pas pour éviter d'être attentifs aux plus faibles. C'est une sagesse d'accepter et de se soumettre humblement à ces directives. Et il y a des cas d'exception. Beaucoup de prêtres ou d'agents pastoraux sont aux avant-postes, par exemple dans les aumôneries des hôpitaux", répond Jean-Marie Lovey.

On se croyait surhommes, on parlait de transhumanisme, comme si on avait déjà dépassé des limites extraordinaires. Et voilà que nous faisons l'expérience de la fragilité

Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion

A ses yeux, l'épidémie laissera des traces dans nos vies. "On fait l'expérience de l'immense fragilité de la vie humaine. On se croyait surhommes, on parlait de transhumanisme, comme si on avait déjà dépassé des limites extraordinaires. Et voilà que nous faisons l'expérience de la fragilité", constate l'évêque de Sion. Au niveau ecclésial, il estime que l'après-crise pourrait être l'occasion de mettre l'accent sur le domaine de la fragilité. "Avec peut-être davantage de solidarité, d'attention et d'intégration des plus petits, de protection de la vie sous toutes ses formes".

"Besoin profond d'être apaisé"

L'ancien prieur de l’Hospice du Grand-St-Bernard, devenu prévôt de cette congrégation religieuse entre 2009 et 2014, entrevoit aussi un retour de la foi avec l'épreuve traversée actuellement. "On peut constater comme un dynamisme, un élan un peu inconscient vers des expressions de la foi, vers des temps de prière. Ils disent le besoin profond d'être en lien spirituel, d'être apaisé, de poser ses angoisses, de se sentir fort de la force des autres".

On constate un élan un peu inconscient vers des expressions de la foi, des temps de prière. Ils disent le besoin profond d'être en lien spirituel, d'être apaisé, de poser ses angoisses

Jean-Marie Lovey

Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Vincent Cherpillod

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