L'arrivée du coronavirus en Suisse a poussé le Conseil fédéral à prendre des décisions strictes. Depuis le 17 mars, beaucoup de Suisses se retrouvent coincés chez eux, parfois sans emploi, à faire l’école aux enfants.
L'angoisse pour certains, la précarité pour d’autres, ces personnes vulnérables le sont encore plus en temps de crise. Un constat alarmant, mais normal, d’après le professeur et sociologue Francesco Panese.
"Le niveau d’étude, la précarité de l’emploi, le genre, peuvent faire varier le niveau de vulnérabilité. Mais des facteurs psychiques comme le manque de sérénité ou la qualité des relations familiales et conjugales peuvent également amplifier la vulnérabilité", argumente Francesco Panese.
Confiné dans un espace exigu
Pour certains, l’obligation de rester enfermés devient invivable. A l’exemple de deux sans-papiers, Javier* et Ana*, qui vivent dans une extrême précarité avec leur fils. A trois, ils habitent entre les quatre murs d’une chambre de 10 mètres carrés qu'ils louent pour 700 francs par mois dans un appartement partagé avec une autre famille.
"Avant, ces gens-là travaillaient et, du coup, nous avions plus de liberté à l’intérieur de la maison. Maintenant, on se sent encore plus enfermés", explique Javier. Le couple colombien pouvait se payer la chambre, grâce aux quelques sous qu’Ana gagnait en faisant du ménage au noir. Aujourd’hui, la famille n’a plus aucun revenu.
Quand l'école à la maison devient calvaire
Et puis, il y a ces parents pour qui l'école à la maison est une véritable angoisse. Une dizaine de milliers de personnes sont illettrées en Suisse et parmi elles, des parents doivent faire l’école à leurs enfants depuis plusieurs semaines. Lire une consigne peut devenir un vrai calvaire.
L’association Lire et écrire, qui croule sous les demandes d’aide, a mis en place un accompagnement à distance. "Notre objectif est d'éviter la fracture sociale sur les parents mais aussi sur les enfants", explique la présidente de la section valaisanne, Valérie Marty.
*Prénoms d'emprunt
Sujet TV : Marion Faliu et Claudine Gaillard Torrent
Adaptation Web : Mélanie Beney/asch