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Indispensable aux hôpitaux, le personnel non soignant se sent oublié

Dans les hôpitaux, les syndicats déplorent la mise en danger du personnel non soignant.
Dans les hôpitaux, les syndicats déplorent la mise en danger du personnel non soignant. / 19h30 / 2 min. / le 10 avril 2020
Le personnel de seconde ligne des établissements de santé, comme les agents d'entretien ou les transporteurs, se sent abandonné par sa direction, notamment en matière de sécurité. Les syndicats montent au front.

Nettoyeurs, brancardiers ou encore agents d'accueil: le personnel non soignant joue un rôle clé dans la crise sanitaire actuelle. Ils ont pourtant le sentiment d'être oubliés par leur direction.

Angela*, une éducatrice sociale fribourgeoise dans un établissement de santé psychique, explique que le personnel est autorisé à porter un masque seulement pour effectuer les soins corporels: "Les psychiatres sont en télétravail et les hôpitaux psychiatriques sont débordés, c'est à nous de tout gérer. Je me sens en colère. On est seuls, c'est une grosse pression. On a besoin que notre direction nous protège pour qu'on puisse mieux protéger les résidents."

Des conditions difficiles en cuisine

Autre exemple aux HUG, où près de 180 métiers différents participent au fonctionnement de l'hôpital. Parmi eux, les aides en cuisine ne peuvent pas toujours respecter la distance de deux mètres de sécurité. David Andenmatten, du syndicat SSP-HUG, estime que c'est encore pire pour la chaîne de distribution: "Les gens sont côte à côte. Certes, on leur donne des masques chirurgicaux, mais il n'y a aucune distance sociale qui est respectée."

Nicolas de Saussure, responsable HUG des relations avec les médias, dément cette accusation: "Les distances de sécurité sont respectées dans les cuisines. Dans la distribution, par exemple la livraison des repas à l'Imad (institution soins à domicile), les mesures sont renforcées et le personnel est masqué et ganté tant du côté HUG que du côté Imad."

Dépistage généralisé demandé

Ces problèmes liés à la sécurité et la santé du personnel semblent toucher toutes les structures et tous les cantons. David Gygax, responsable CHUV Syndicat SSP, estime que "tous les signaux sont au rouge. Il faut investir massivement dans l'hôpital public. Je crois que le manque de masque et le manque de protection est un symbole extrêmement violent. Les gens se mettent en danger pour faire leur métier."

Autre revendication immédiate, les syndicats demandent un dépistage généralisé du Covid-19 dans tous les établissements de santé.

*Prénom d'emprunt

Sujet TV: Martial Gérardin et Hélène Joaquim

Adaptation web: Antoine Schaub

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