Le WWF a aussi déposé une plainte contre le Conseil d'Etat
auprès du Grand Conseil valaisan. L'exécutif a ignoré les messages
du Tribunal cantonal l'informant que l'autorisation de tir
bénéficiait d'un effet suspensif, a communiqué mardi le WWF.
«Les autorités valaisannes ont abattu illégalement un animal
protégé», écrit le WWF. Dans ces conditions, l'organisation estime
ne pas pouvoir effectuer son travail ni jouer son rôle en
Valais.
Jean-René Fournier pas surpris
Jean-René Fournier n'est pas surpris par cette dénonciation même
s'il juge le ton un peu «exagéré». «Sur le fonds, le WWF reconnaît
qu'il y a diverses manières d'interpréter un article de loi», a dit
M. Fournier sur les ondes de Rhône FM. L'organisation a sa manière
de voir les choses et le gouvernement la sienne.
Responsable «Alpes» au WWF, Walter Vetterli estime que le service
cantonal de la chasse devrait être confié à un autre conseiller
d'Etat. M. Fournier ne fait pas mystère de son opposition au loup
malgré qu'il soit protégé. Le parti socialiste valaisan partage
l'avis du WWF.
Le PS soutient le WWF
Dans une prise de position, le PS demande à M. Fournier de se
dessaisir du dossier loup. Il fustige le conseiller d'Etat qui n'a
pas respecté l'effet suspensif signifié par le Tribunal cantonal
suite au recours du WWF.
Le gouvernement cantonal n'avait pas désavoué M. Fournier. Saisi
d'une plainte du WWF demandant la suspension de l'ordre de tir et
le changement de responsabilité du service de la chasse, il avait
refusé les deux demandes le 22 novembre.
Concept à revoir L'exécutif cantonal a estimé que le concept loup
avait été appliqué correctement. Ce que le WWF conteste. «Le
concept loup n'a pas pour but d'abattre des loups mais de stopper
les dommages», précise Walter Vetterli du WWF.
Le WWF veut une adaptation du concept loup puisque ce sont
désormais plusieurs individus qui arpentent les alpages valaisans.
«Les autorités valaisannes doivent mettre en place des mesures de
protection sans quoi les mêmes problèmes se présenteront l'an
prochain», a dit M. Vetterli. Le concept précise qu'un loup peut
être abattu s'il a tué 25 moutons en un mois ou 35 moutons en
quatre mois.
ats/cab
Quatre loups abattus depuis 1995
Sous le coup d'une autorisation de tir contestée, le loup du Chablais a été tué le 21 novembre.
La bête a été tirée près du lieu où 31 moutons avaient été tués par un loup fin septembre.
Une louve avait déjà été abattue dans la vallée de Conches (VS) par un garde-chasse dans la nuit du 25 au 26 octobre.
L'autorisation de tir contre ce loup avait été publiée le 1er septembre après que l'un d'eux avait égorgé 33 moutons entre le 1er juillet et le 24 août, dont 26 moutons en un mois.
Jusqu'ici six autorisations de tir ont été délivrées contre des loups en Suisse. Quatre prédateurs ont été abattus.
En Suisse depuis 1995, la présence de 14 loups a été confirmée. Le loup du Chablais pourrait être le 15e sur la liste.
Selon des experts, entre cinq et dix loups seraient actuellement présents en Valais.