Parmi les vendeurs de gel hydroalcoolique, "il y a des profiteurs"
Le professeur Didier Pittet, mondialement connu pour l'invention du gel hydroalcoolique, dénonce certains excès dans les prix de vente, à la faveur de la demande mondiale et des pénuries dans plusieurs régions du monde.
"Le prix coûtant du flacon de 100 ou 150 millilitres est de 1 franc suisse, contenant et contenu. Donc on parle de 6 à 8 francs le litre, le prix du contenant étant non négligeable par rapport au contenu", précise Didier Pittet à la RTS. À partir de ce calcul, un prix de vente "raisonnable" est selon lui de "2 à 3 francs à la vente".
Il y a des profiteurs. Par exemple quand c’est vendu 9 francs c’est vraiment beaucoup trop coûteux
"Cela veut dire qu'il y a des profiteurs. Par exemple quand c'est vendu 9 francs c'est vraiment beaucoup trop coûteux", juge-t-il, "d'autant plus que la formule a été donnée!"
Le professeur Pittet admet que des compagnies fassent des bénéfices en développant des formules un peu différentes: "C'est normal, cela peut financer de la recherche, mais il ne faut pas exagérer ces bénéfices."
"Le gel restera longtemps dans notre quotidien"
Didier Pittet estime qu'après le déconfinement, dans tous les pays, le gel restera longtemps dans notre quotidien. "On a évalué les lavages à environ 20 par jours, au moins", dit-il, rappelant que l'eau et le savon peuvent aussi convenir pourvu que l'on ait un lavabo à disposition.
"La formule n'a rien de magique", dit-il, "de l'acool, de la glycérine et de l'eau oxygénée." Selon lui, "les prix vont se tasser": "on peut faire de l'alcool avec tout, de la canne à sucre, de la betterave et d'autres matériaux."
Darius Rochebin/ebz
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