L'Espagne pense ainsi à instaurer un revenu de base de 450 francs par mois, avec à terme, la volonté de le rendre permanent. Le Covid-19 pousse également des pays comme la France, le Royaume-Uni ou l'Allemagne à ouvrir le débat.
En Suisse, le peuple avait rejeté une initiative allant en ce sens il y a 4 ans mais de nouvelles voix s'élèvent pour repartir au combat et ce sont bien deux visions du monde qui s'affrontent.
"La ruine collective et celle des générations futures"
Pour l'économise bernois Beat Kappeler, le revenu de base reste une mauvaise idée, encore davantage dans cette situation économique compliquée: "Nous avons notre assurance-chômage et les autres pays aussi. Il y a simplement encore quelques mesures de compensation supplémentaires que l'Etat doit payer parce qu'il interdit pour l'instant certaines activités, mais proposer un revenu universel à tout le monde, dans une situation où il n'y a plus d'argent, où il y a une crise, c'est quelque chose qui, fiscalement, ne va pas."
Et de souligner son inquiétude: "Ce qu'ils envisagent, c'est la ruine collective en quelque sorte, la ruine des générations futures qui, un jour, devront payer".
Un monde obligé de réinventer l'économie
A l'inverse, le philosophe français Bernard Stiegler estime qu'il s'agit justement d'un moment propice: "Le Covid-19 va obliger le monde entier à réinventer l'économie. Il n'y a plus le choix, cela va être une obligation (...) ce revenu d'existence est le minimal, et le minimum c'est qu'il ne soit pas inférieur aux prestations sociales qui étaient versées avant lui (...) j'y suis favorable à la condition que cela soit dans le cadre d'une politique plus globale qui repense très profondément notre développement."
En Suisse, en attendant de réinventer tout un système économique, les initiateurs du revenu de base inconditionnel (RBI) semblent désormais réfléchir à un nouveau texte.
Sujet radio: Zoé Decker
Texte web: ther