Ce résultat dépasse de loin les prévisions budgétaires
pessimistes. Des rentrées extraordinaires de 3,2 milliards ont en
outre été réalisées grâce à la vente d'actions de Swisscom
(lire ci-contre).
Déficit attendu
Le budget 2006 faisait initialement état d'un déficit de 697
millions. Au fil des mois, le Département fédéral des finances
(DFF) a révisé les recettes à la hausse. Hans-Rudolf Merz a ensuite
annoncé en novembre un excédent de 4,3 milliards, dont 2,1
milliards de rentrées extraordinaires issues de l'opérateur
téléphonique.
Au vu du solde final de 5,7 milliards engrangés, le conseiller
fédéral n'a pas pu s'empêcher de clamer sa «joie» face à ce
«résultat extrêmement positif», mardi devant la presse. Et pas
question de s'étendre sur les erreurs d'estimation, liées au taux
de croissance trop pessimiste annoncé par les instituts de
référence et à la volatilité de certaines rentrées fiscales, selon
lui.
Belles rentrées fiscales
Le compte financier 2006 présente finalement 54,9 milliards de
recettes, alors que le budget ne tablait que sur 52,1 milliards.
Précipitée par la reprise économique, l'embellie est due
principalement aux rentrées fiscales. La TVA, l'impôt fédéral
direct et l'impôt anticipé ont rapporté davantage que prévu
(respectivement 533, 465 et 933 millions de plus).
Côté dépenses, la facture s'élève à 52,4 milliards au lieu des
52,7 milliards budgétés. Les dépenses n'ont augmenté que de 1
milliard ou de 1,9% par rapport à l'année précédente, tandis que le
taux de croissance économique a atteint 3,9%, s'est félicité le
chef du DFF. La quote-part de l'Etat a ainsi reculé de 11,3 à
11,1%.
Des programmes d'économie efficaces
Les deux programmes d'économie successifs, qui ont réduit les
dépenses annuelles de quelque 5 milliards, commencent à porter
leurs fruits. Sans ces coupes, les comptes de l'Etat seraient
encore nettement dans le rouge, a relevé Hans-Rudolf Merz. Pour
lui, un tournant semble être amorcé vers l'assainissement des
finances fédérales. L'endettement est passé de 130 milliards à 125
milliards environ.
Comme prévu par la loi, les 3,2 milliards tirés de la vente
d'actions Swisscom serviront uniquement au remboursement de ce
trou. Tout comme la majeure partie de l'excédent de recettes
ordinaires.
ats/tac/ruc
3,2 milliards grâce à Swisscom
La Confédération a garni ses caisses de 3,2 milliards de francs l'an dernier grâce à la vente d'actions de Swisscom. Sa part dans le capital du géant bleu s'en trouve ainsi ramenée de 62,4% à 54,8%, à son plus bas historique.
La manne a pour origine première la participation de la Confédération au programme de rachat d'actions de Swisscom en 2006, a indiqué mardi le Département fédéral des finances (DFF).
Un total d'un peu plus de 4,834 millions de titres ont été vendues à un cours moyen de 438 francs, soit une somme de 2,1 milliards de francs.
Vigilance de mise
Malgré cette embellie, Hans-Rudolf Merz refuse de baisser la garde. «Quand tout va bien pour les finances, cela devient dangereux», a-t-il averti. Le budget pour cette année prévoit un surplus de 918 millions. Il s'agira de maintenir ce cap également durant la période 2008 à 2010. Des dépenses supplémentaires importantes sont déjà fixées, a rappelé le conseiller fédéral.
Les caisses de l'Etat devront débourser 2,6 milliards pour le fonds d'infrastructure routier, 1,4 milliard en raison de la péréquation financière et 900 millions pour la caisse de pension du personnel fédéral PUBLICA. D'autres menaces pointent à l'horizon avec la demande de recapitalisation de la caisse de pension des CFF et l'endettement croissant de l'AI. Pour le ministre des finances, la liste des appétits à freiner est longue.