Pour la troisième semaine d'affilée, le nombre de seniors décédés continue à être plus élevé qu'habituellement en Suisse: 1652 personnes de plus de 65 ans ont perdu la vie, toutes causes confondues, durant la semaine se terminant le 5 avril, d'après les chiffres publiés mercredi par l'Office fédéral de la statistique (OFS).
C'est 43% de plus que la prévision basée sur la mortalité des années précédentes et largement au-dessus de la limite supérieure attendue par l'OFS (en gris ci-dessous).
Déjà pire que la grippe de 2015
La surmortalité liée au Covid-19 dépasse ainsi celle enregistrée lors des semaines les plus meurtrières des fortes épidémies de grippes de 2015 et 2017. Rappelons que ces épidémies de grippe saisonnière n'avaient pas fait l'objet de mesures extraordinaires comme le coronavirus.
De plus, le pic de surmortalité de cette année, malgré les mesures de confinement, devrait se prolonger. Depuis le 5 avril, date des données publiées mercredi par l'OFS, les cantons ont annoncé plus de 450 nouveaux décès dus au Covid-19, portant le total de victimes du virus à environ 1200.
Loin du scénario italien
La Suisse semble toutefois éviter le pire. En Italie, les derniers chiffres hebdomadaires des décès révèlent sans surprise que le pic de surmortalité s'est aggravé lors de la dernière semaine du mois de mars.
Dans le nord du pays, premier foyer de la pandémie en Europe où les mesures ont été prises tardivement, la région avoisinait les 260 décès par jour. C'est plus du double des 120 décès habituellement enregistrés à cette période, d'après les données publiées par le ministère italien de la santé.
Pas de pic chez les plus jeunes
Comme la semaine dernière, la pandémie n’influence pas fortement la courbe des décès des personnes de moins de 65 ans en Suisse.
Après avoir frôlé la limite supérieure de mortalité attendue lors de la semaine du 29 mars, le nombre de décès est revenu dans la norme début avril.
Valentin Tombez