Claude Covassi s'est présenté avec son avocat, a indiqué le
conseiller aux Etats Hans Hoffmann (UDC/ZH), président de la
délégation, qui confirmait les informations parues dans le «Blick»
et la «Tribune de Genève» mercredi. La rencontre a duré une heure
et demie.
Refugié en Egypte
«M. Covassi a été très bien reçu», a confirmé son avocat
contacté par l'ATS. Il a transmis les documents écrits et sonores
qu'il s'était engagé à remettre aux cinq parlementaires présents au
Palais fédéral. «Le cas échéant, la délégation pourra à nouveau
convoquer mon client», a encore précisé M. Abderrahim.
M. Covassi, un professeur de boxe thaï qui s'était temporairement
réfugié en Egypte, a demandé à plusieurs reprises à être entendu
par la délégation. Invité le 5 juillet ainsi que les 28 et 29 août,
l'informateur présumé du SAP ne s'était pas présenté aux
rendez-vous.
Troisième chance
La délégation avait annoncé fin août qu'elle renonçait à
l'auditionner tout en continuant ses investigations. De retour en
novembre en Suisse, l'espion présumé a redemandé à être entendu. Il
a fourni un certain nombre d'indications qui ont incité la
délégation à lui donner une troisième chance, selon le secrétaire
Philippe Schwab.
La délégation va poursuivre son enquête sur les activités
d'espionnage présumées de M. Covassi en faveur des services secrets
suisses, a précisé M. Hoffmann. Elle ne communiquera qu'une fois
celle-ci terminée.
ats/kot
Une affaire trouble
L'affaire a éclaté au printemps. Se présentant comme un informateur du Service d'analyse et de prévention (SAP), Claude Covassi dit disposer de preuves que les renseignements intérieurs ont usé de méthodes illégales pour tenter de compromettre Hani Ramadan, le directeur du Centre islamique de Genève (CIG), avec l'islamisme radical.
La semaine passée, Hani Ramadan a annoncé avoir porté plainte auprès de la justice genevoise pour dénonciation calomnieuse, manoeuvres visant à induire la justice en erreur, faux dans les titres commis dans l'exercice de fonctions publiques et abus d'autorité. La procédure est dirigée contre inconnu.
Le SAP sous la direction de Blocher
Le SAP relève du Département fédéral de justice et police (DFJP) conduit par le conseiller fédéral Christoph Blocher. Le renseignement extérieur est conduit par le Service de renseignement stratégique (SRS), qui relève du Département de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) dirigé par Samuel Schmid.