Le conseiller fédéral Alain Berset, en charge de la Santé, a été très clair en conférence de presse: "s'embrasser ou se serrer la main, des attitudes dont nous avions pourtant l'habitude, ne pourront pas reprendre tout de suite comme avant."
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Les choses ont changé et cette distanciation physique semble bien acceptée désormais, car des solutions ont accompagné les recommandations.
"Adhésion" à la nouvelle norme
"Je pense qu'il y a un phénomène d'adhésion à la norme", explique le psychothérapeute lausannois Nicolas Leuba vendredi dans La Matinale. "Je crois qu'on s'habitue, qu'on s'adapte, et qu'on trouve d'autres manières de réguler les relations, de se sentir en lien. Et lorsqu'on y arrive, le respect de cette distanciation est plus simple".
Un nouveau langage suggéré
L'être humain utilise des mécanismes psychosociaux. Et pour Fabrizio Butera, professeur de psychologie sociale à l'Université de Lausanne, nous avons adopté ce nouveau langage car il nous a été suggéré.
"Cette idée qu'on nous a créée ensemble est très importante parce que cela nous donne l'impression qu'on l'a fait de façon autonome", explique-t-il. "Si on a l'impression que notre comportement est déterminé par notre volonté, les nouvelles normes que l'on a mises en place vont durer dans le temps".
Mais beaucoup de questions se poseront dans le futur, lors d'un retour à ce que nous considérons comme la "normale".
Difficulté particulière pour les seniors
En l'état, les interdictions de rassemblement de plus de cinq personnes demeurent, tout comme l’injonction faite aux personnes de plus de 65 ans de limiter au maximum leurs déplacements.
Et pour ces seniors, il va falloir trouver des solutions. "On ne peut pas oublier cette population, juste lui dire de rester confinée", souligne le PLR vaudois Laurent Wehrli, membre du conseil de fondation de Pro Senectute Suisse. "On doit aussi se soucier d'elle, y compris dans sa santé psychique et dans sa santé sociale, si je peux le dire ainsi".
Natacha Van Cutsem/oang