Modifié

Un quart des paysans sont des working poors

Les petites exploitations ont particulièrement souffert
La moitié des exploitations agricoles menacée, selon l'USP
La moitié des exploitations agricoles sont menacées en Suisse, estime l'Union suisse des paysans (USP) dans son rapport annuel 2006. Un quart des agriculteurs vit même en dessous du seuil de pauvreté.

Un autre quart d'entre eux ne dispose pas des moyens financiers
d'investir ou de se constituer une épargne vieillesse. Un nombre
important de familles vit donc en dessous ou à ras du seuil de
pauvreté, selon le rapport présenté jeudi aux médias dans une
exploitation agricole à Walperswil (BE).



Il suffit d'une mauvaise récolte ou d'une évolution des prix
défavorable pour faire basculer ces familles dans la catégorie des
«working poor» (travailleurs pauvres). Le taux moyen de «working
poor» en Suisse est situé à 6,7%. Dans l'agriculture, il varie
entre 20 et 30% selon l'année, précise le directeur de l'USP
Jacques Bourgeois.

PA 2011 à revoir

Au total, quelque 50% des exploitations risquent de disparaître
d'ici 10 à 15 ans, avertit le président de l'USP Hansjörg Walter.
Cette prévision pourrait s'aggraver en tenant compte des pressions
supplémentaires que représentent le projet de Politique agricole
2011, d'éventuels accords de libre-échange et les négociations de
l'Organisation mondiale du commerce (OMC).



L'agriculture suisse multifonctionnelle disparaîtra dans les
prochaines années si consommateurs et politiques ne lui viennent
pas en aide, estime l'USP. L'organisation paysanne exige du Conseil
national qu'il corrige le projet de Politique agricole 2011 en y
maintenant le soutien au marché indigène ainsi que l'enveloppe
budgétaire actuelle.

L'OFAG relativise les chiffres de l'USP

A Berne, l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) relativise les
chiffres de l'USP. Cela pose des problèmes de comparer le revenu
paysan à celui d'autres catégories de la population, a expliqué
Eduard Hofer, son vice-directeur. Selon lui, malgré des revenus
modestes, les exploitations agricoles disposent de suffisamment de
moyens pour vivre. Leur comptabilité arrive cependant à de faibles
revenus à cause des amortissements.



Selon Eduard Hofer, cette forte proportion de "working poors" est
également l'expression d'un changement structurel auquel on ne peut
résister. Il ne pense pas qu'une augmentation du soutien de la
Confédération apporterait une solution: "ce ne serait qu'un
soulagement à court terme."



ats/ap/hof

Publié Modifié

PA 2011: victoire des paysans aux Etats

Fin décembre, le lobby paysan avait remporté une manche. Le Conseil des Etats avait en effet gonflé les subventions pour le lait et le sucre dans la politique agricole 2011. Il avait aussi ouvert une brèche en autorisant les importations parallèles pour les fertilisants et autres tracteurs.

La nouvelle loi sur l'agriculture, qui doit encore être débattue au National, avait ainsi passé la rampe par 24 voix contre 1 et 9 abstentions principalement de la gauche après deux jours de débat marathon.

Elle s'accompagne d'une facture globale de 13,65 mrds de francs à verser aux paysans durant les années 2008 à 2011. Le crédit quadriennal dépasse ainsi d'au moins 150 mio le cadre prévu par le gouvernement.

Problèmes en Europe aussi

De plus en plus d'agriculteurs européens devront chercher un travail d'appoint après la diminution des subventions agricoles prévue en 2013.

C'est ce que déclarait Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne à l'Agriculture, dans une interview au Financial Times parue le 30 décembre.

Le secteur agricole européen devra se réformer pour s'adapter à la chute des subventions qui atteignent actuellement 43 mrds d'euros.