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Encore de nombreuses incertitudes avant la réouverture des commerces

Les établissements doivent développer un concept de protection pour leur réouverture
Les établissements doivent développer un concept de protection pour leur réouverture / Forum / 2 min. / le 20 avril 2020
Les directives de la Confédération sur les mesures à appliquer pour pouvoir rouvrir certains commerces dès le 27 avril sont encore floues. Plusieurs corps de métier sont inquiets, dont les salons de coiffure, où la proximité avec les clients est inévitable.

Pour rouvrir lundi prochain les jardineries, coiffeurs et autres cabinets médicaux devront avoir mis en place des concepts de protection face au coronavirus. Il s'agit de mesures très concrètes pour protéger employés, consommateurs et patients.

Si des procédures sont déjà en place pour les physiothérapeutes, qui continuaient à prendre en charge les cas urgents, ce n'est pas le cas pour tout le monde.

Certaines organisations faîtières économiques s'attendaient à ce que leurs propositions soient validées par les autorités fédérales, mais les experts de l'Office fédéral de la santé publique ont fait savoir lundi que seul un concept général sera édicté.

Concept fédéral dévoilé mercredi

Ce concept de protection pour toute la Suisse est en cours d'élaboration et sa publication est prévue mercredi. Ce que l'on en sait à ce stade c'est qu'il prévoit des mesures d'hygiène et de distanciation sociale. La question du port du masque serait aussi abordée.

Et c'est sur la base de ce concept général que les faîtières vont pouvoir mettre un point final à leur plan sanitaire.

"Flou artistique"

Ce délai plonge certaines professions dans l'incertitude. A l'image des coiffeurs et coiffeuses, qui ne peuvent éviter un contact rapproché avec les clients. Interrogé dans Forum lundi soir, Damien Ojetti, président de la faîtière de la branche CoiffureSuisse, parle de "flou artistique". "Un concept tenant compte de la santé des employés et des clients a été présenté le 7 avril et à ce jour nous n'avons même pas un accusé de réception", déplore-t-il.

Damien Ojetti regrette l'absence de dialogue en amont et explique que de nombreuses questions restent ouvertes. Il prend l'exemple des salons de coiffure dans les EMS, de la prise en charge des personnes à risque ou encore de savoir si le chômage partiel pourra encore être appliqué.

Employeurs et employés sont partagés entre espoir et crainte. Conséquence, "la faîtière est débordée de questions. Nous avons en une seule journée plus de 600 téléphones", rapporte le président de CoiffureSuisse.

>> L'interview de Damien Ojetti, président central de CoiffureSuisse :

Un concept de protection pour les établissements bientôt réouverts: interview de Damien Ojetti
Un concept de protection pour les établissements bientôt rouverts: interview de Damien Ojetti / Forum / 4 min. / le 20 avril 2020

Cynthia Racine, Thibaut Schaller, cab

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Les jardineries s'interrogent aussi

Les Suisses ont été nombreux à profiter du confinement, autant que possible, pour fleurir leur balcon et cultiver leur jardin. Le Conseil fédéral avait interdit l’ouverture des garden centers, mais ces derniers vont pouvoir rouvrir dans une semaine. Ils sont aujourd'hui dans l'expectative faute de savoir précisément quelles seront les prescriptions du gouvernement.

"Pour nous, c'est une saison extrêmement importante puisque nous réalisons plus de 55% du chiffre d'affaires annuel", rappelle Thierry Pahud, directeur du garden center André Fleurs à Assens (VD), dans La Matinale. Et ça a été "un coup de massue" quand le Conseil fédéral a dit que le magasin resterait fermé.

Mais le commerce s'organise maintenant pour préparer sa réouverture. "Nous sommes en train de réfléchir à un système de prise de rendez-vous afin d'éviter d'avoir des files interminables de clients, parce que l'on sent bien qu'il y a une énorme demande", explique Thierry Pahud. "On est en train de réfléchir à la meilleure manière d'accueillir le public".

>> L'interview de Thierry Pahud dans La Matinale: