Dans une tribune publiée mardi dans «Libération», le député
socialiste de Saône-et-Loire dénonce le chantage effectué par la
star française tout en menaçant la Suisse, ainsi que le Luxembourg,
le Liechtenstein et Monaco, d'un blocus.
Suisse dans le collimateur
Si Ségolène Royal est élue, le Parti socialiste français prévoit
de mettre sur pied un groupe de trois ou quatre grands pays
européens pour «remettre la pression sur la Suisse», indique le
quotidien «Le Temps» mercredi, qui revient sur la rubrique
«Rebonds» de «Libération».
Arnaud Montebourg, dont le texte a été validé par la direction de
campagne de la candidate socialiste à la présidentielle d'avril,
accuse la Confédération suisse de pratiquer un «dumping fiscal» qui
cause préjudice à la France.
Un "dumping fiscal" qui nuit à la France
Il explique que la concurrence exercée par la Suisse a des
répercussions en France, où le taux moyen de l'impôt sur les
sociétés est en baisse constante, avec des conséquences sur les
impôts payés par le citoyen lambda.
Il en appelle à cesser d'être tolérant vis-à-vis des paradis
fiscaux européens, s'en référant au succès qu'avait rencontré De
Gaulle en 1963, quand il avait imposé un blocus à Monaco en 1963,
réussissant ainsi à faire plier la principauté devant les exigences
fiscales de la France.
Le porte-parole de Ségolène Royal s'en prend aussi au grand rival
de la candidate socialiste, l'UMP Nicolas Sarkozy, dénonçant sa
politique consistant à favoriser les nantis au détriment de la
population (lire ci-contre).
Libération/Le Temps/Le Matin/Nathalie Hof
Vives réactions en Suisse
Plusieurs personnalités suisses, interrogées par "Le Matin", ont vivement critiqué Arnaud Montebourg.
Le conseiller national Yvan Perrin (UDC/NE)) juge "consternants" les propos du porte-parole de Ségolène Royal et déclare que "la France est mal placée pour donner des leçons".
Pascal Broulis, le chef des finances vaudoises (PRD), se demande, lui, pourquoi Arnaud Montebourg, déjà réputé pour son allergie au secret bancaire helvétique, ne s'attaque pas d'abord aux pays de l'UE comme la Belgique, l'Angleterre ou le Luxembourg.
La parlementaire Maria Roth-Bernasconi (PS/GE) reconnaît de son côté qu'il faudrait plus de solidarité entre les cantons, mais aussi entre les pays.