Les impôts ne vont dans l’ensemble pas augmenter, du moins pour le moment. La Confédération estime être en mesure de financer son plan de sauvetage. Sur les 62 milliards de francs prévus, deux tiers sont des prêts aux entreprises qui devront être remboursés. Le Conseil fédéral espère ne devoir payer que pour une minorité de cas extrêmes.
Le reste de l'argent doit principalement venir alimenter les caisses de l'assurance-chômage et des allocations pertes de gain. Des dépenses extraordinaires de plusieurs milliards, qui seront assumées par un alourdissement de la dette publique.
Les autorités estiment que le bon état des finances fédérales rend cette perspective supportable. "Aucune hausse" n'est donc envisagée du côté de l'impôt fédéral direct ou de la TVA par exemple, selon la réponse du Département fédéral des finances.
La situation est en revanche moins bonne pour les cantons et les communes.
Si le canton de Vaud a pu sortir 400 millions de francs d'aide grâce à ses bénéfices, d'autres sont moins riches. De nombreuses communes sont particulièrement inquiètes. La fermeture des crèches, des musées ou encore des transports vont coûter cher aux collectivités. Les administrations contactées estiment cependant que des hausses d'impôts n'interviendront qu'en dernier recours.
L'inquiétude d'une baisse des recettes fiscales
Davantage que les plans de sauvetage, c'est surtout la baisse des recettes fiscales qui inquiète les collectivités publiques. Dès cette année certaines entreprises vont voir leurs bénéfices diminuer, ce qui signifie qu’elles paieront moins d’impôts.
De nombreuses personnes physiques, elles aussi, gagneront moins et donc payeront moins d'impôts. Les cantons devront par ailleurs verser davantage de subsides pour les primes maladie. Certains indépendants seront contraints de se tourner vers l’aide sociale, qu’il faudra financer.
Un ministre cantonal contacté craint de voir un "tsunami financier" déferler sur les collectivités d’ici 2021 ou 2022. Afin d’éviter des hausses d’impôts les autorités seront alors tentées de suspendre certains investissements, pourtant essentiels pour relancer l'activité économique.
Vouloir parler de hausse d'impôt serait malvenuPascal Broulis
Pour Pascal Broulis, chef du Département des finances du canton de Vaud, la question "de la hausse fiscale n'est pas sur la table".
Une des forces de la Suisse, précise-t-il, c'est "d'avoir une bonne répartition des dépenses sur trois niveaux : Confédération, cantons et communes, et que, globalement, l'ensemble de ces niveaux va assez bien".
"Vouloir parler de hausse d'impôt serait malvenu", selon le conseiller d'Etat, il faut "trouver d'autres solutions".
Etienne Kocher avec les bureaux régionaux /ddup