Pour éviter la prescription, un jugement aurait dû tomber jusqu'au 27 avril dans le procès FIFA ouvert le mois dernier à Bellinzone devant le Tribunal pénal fédéral. Mais c'est devenu matériellement impossible, car les débats ont été suspendus en raison de l'état de nécessité et des mesures sanitaires décrétés par le Conseil fédéral. Selon un courrier envoyé lundi aux quatre accusés, le procès ne reprendra pas avant le 27 avril.
Il devient donc évident que le procès va tomber à l'eau. "La seule issue possible désormais, c'est que le TPF va devoir prononcer un non-lieu en raison de la prescription", confirme Bernhard Isenring, avocat d'un des trois anciens dirigeants de la Fédération allemande de football accusés d'avoir couvert un paiement douteux de 7 millions de francs aux côtés d'un ancien secrétaire général de la FIFA. Pour l'heure ni le TPF ni le MPC n'ont commenté le caractère inéluctable du mécanisme de prescription et du classement de l'affaire.
Nouvelle défaite pour le MPC
C'est donc une défaite de plus pour le Ministère public de la Confédération et son chef Michael Lauber, empêtrés dans le scandale des rencontres secrètes avec le président de la FIFA Gianni Infantino. Le soupçon de collusion et les demandes en cascade de récusation plombent les multiples enquêtes lancées par la MPC sur la corruption au sein du football mondial. L'affaire allemande était la première à pouvoir être jugée. Mais la crise du Covid-19 aura fini d'enterrer cinq ans d'enquête et un premier jugement très attendu en Suisse comme à l'étranger.
Ludovic Rocchi