Le Covid-19 nous frappe au printemps. Conséquence, les fleurs bourgeonnent, les oiseaux gazouillent et les célibataires explorent les cœurs à prendre… sur les applications de rencontre. Selon l'enquête du média français Les Numériques, Tinder a enregistré 3 milliards d'interactions dans le monde le 29 mars dernier, soit le plus grand nombre de "swipes" quotidiens depuis son lancement en 2012.
L'entreprise au logo ardent (qui appartient à l'américain Match Group, au même titre que OkCupid, Meetic, PlentyOfFish, Hinge et Match) fait également savoir que les conversations quotidiennes sur sa plateforme ont augmenté en moyenne de 20 % au niveau mondial et que leur durée a suivi dans les mêmes proportions (+25 % en moyenne).
Une tendance que constatent aussi les utilisateurs et utilisatrices de l'application: "On est moins dans l'efficacité, dans le 'c'est maintenant ou jamais'", analyse Candice, comédienne, "en ce moment, en confinement, on peut prendre le temps de découvrir les gens, et imaginer des activités exceptionnelles et extraordinaires!"
Un rendez-vous original
Au chômage technique, cette Genevoise a "matché" il y a deux semaines avec un jeune homme qui partage sa passion: la cuisine indienne. Elle lui propose alors un défi qui respecte les mesures officielles: "On cuisine notre plat préféré chez soi, on se voit, et on se l'échange, tout en respectant les 2 mètres de distance. T'es chaud ?"
Son prétendant habite en France, et les passages aux douanes sont fermés. Qu'à cela ne tienne, ils décident malgré tout de se retrouver avec leurs plats à la frontière, dans un endroit isolé, au milieu des champs.
Candice raconte cette rencontre à la saveur particulière: "Il est 18h30-19h, je n'ai aucune idée de où je suis et je commence à marcher. Et puis on s'est vus, c'était excitant et on était contents d'avoir réussi à se voir sans frontière, sans barrière". "On a passé presque 4 heures à discuter, poursuit-elle. On n'était pas trop gênés, c'était assez simple… en fait c'était hyper simple".
"Garder cette spontanéité"
Il y avait plein de bonnes choses à cette soirée aux confins du confinement, mais pas le même projet de couple, et l'histoire devrait rester sans suite. Mais pour Candice, l'expérience de l'amour au temps du coronavirus aura changé sa manière de badiner. "Par le fait d'avoir un rythme soutenu dans la vie de tous les jours, j'ai une ouverture moins grande. J'ai conscience de ça maintenant. J'ai envie de garder cette spontanéité pour plus tard".
Après les élans de solidarité et la diminution de la pollution atmosphérique, le retour de la magie dans la drague virtuelle pourrait être un nouveau point positif de la crise du Covid-19. Mais cet effet survivra-t-il à la fin du confinement ? Les paris sont ouverts.
Cecilia Mendoza