Daniel Nordmann a justifié jeudi devant la presse à Berne sa
décision par un manque de crédibilité pour l'avenir. «Après
concertation durant l'été avec ma hiérarchie, j'ai décidé de
démissionner. Moritz Leuenberger a été chargé de renforcer la
position des CFF sur l'axe nord-sud en Europe.
Son adjoint, Nicolas Perrin, assume désormais l'intérim à la
tête de CFF Cargo. «L'exercice reste ainsi en deçà des attentes. La
situation a été particulièrement difficile à gérer dans les
secteurs des transports et le secteur Maintenance», a souligné
Daniel Nordmann, ajoutant que le déficit de CFF Cargo, évalué à 35
millions de francs, était identique à celui de l'année
précédente.
Des frais plus importants que prévus
Daniel Nordmann justifie cette situation en raison notamment de
frais d'aménagement plus importants que prévu pour le transport de
marchandises à l'étranger. Actuellement, CFF Cargo produit environ
40% de sa prestation de transport en Allemagne et en Italie.
En Suisse, la restructuration des transports dans certaines
branches - en raison par exemple des travaux du tunnel du
Lötschberg - et les transferts de trafics régionaux ont également
entraîné des coûts plus élevés qu'escomptés.
«Notre stratégie était la bonne», a affirmé Daniel Nordmann, qui a
déploré que ses plans aient dû subir des contretemps. Celui qui a
dirigé durant six ans et demi CFF Cargo a dit n'avoir encore aucun
projet précis pour l'avenir.
ats/mej
Commentaires et réactions
Moritz Leuenberger, en charge des transports, a fait savoir qu'il acceptait la démission de Daniel Nordmann, «un homme qui a accompli un travail important dans l'entreprise».
Le Syndicat du personnel des transports (SEV), tout comme le syndicat transfair, se sont déclarés «surpris» de cette démission soudaine.
Ils ont toutefois souligné avoir réclamé depuis des années le départ de Daniel Nordmann en raison de son incapacité à sortir des chiffres rouges.
«L'expansion à l'étranger permet certes d'augmenter le volume de transport de marchandises, mais l'argent utilisé manque pour le développement national et ne fait qu'accroître le démantèlement du service public», a indiqué le SEV.
A cet égard, le syndicat dénonce notamment la fermeture de nombreux sites de transbordement, une situation qui a causé un transfert du trafic sur la route.