"Il y aura probablement deux périodes", souligne Sylvain Guillaume-Gentil, directeur général du bureau d'ingénieurs Transitec, dans La Matinale jeudi. La première, c'est "la problématique du déconfinement, avec encore passablement de distanciation sociale nécessaire".
Ensuite, peut-être qu'un jour cette distanciation ne sera plus forcément nécessaire. "Mais des habitudes auront été prises, il y aura donc des mesures à prendre mais probablement sur un temps beaucoup plus long que ce que l'on imagine", avertit ce spécialiste de la mobilité urbaine.
Une distanciation difficile à respecter
L'enjeu principal est la question de la proximité dans les transports publics. "On a déjà un dérèglement total aujourd'hui sur ce qui se passe en termes de mobilité, avec une chute énorme de la mobilité, et maintenant qu'elle va remonter lentement, c'est forcément la distanciation" qui sera primordiale, remarque Sylvain Guillaume-Gentil.
"On voit bien que, quand on est serrés dans les transports publics, on n'arrive pas à respecter les distances qui nous sont préconisées (…) Il y aura probablement plusieurs solutions à trouver, pas une seule".
Masque probablement obligatoire
Et l'une d'entre elles sera probablement de rendre le port du masque obligatoire dans les transports publics. "Cela permettra peut-être aussi d'éviter d'avoir une personne tous les deux mètres dans les transports publics, ça va être l'une des mesures qui nous permettront de reprendre un peu les transports publics", avance-t-il.
Repenser toute la mobilité
Mais il faudra aussi agir plus globalement sur la question de la mobilité: "Est-ce qu'on arrivera à terme à réduire cette mobilité, ou est-ce qu'elle remontera au niveau où elle était avant?", s'interroge le spécialiste.
"Il faudra peut-être aussi la décaler", note Sylvain Guillaume-Gentil. "Avec le télétravail, on s'est rendu compte tout d'un coup qu'on peut peut-être travailler un moment à la maison et se déplacer en dehors des heures de pointe. Je pense qu'on a intérêt à essayer à ce que cela reste".
Et il faudra jouer aussi avec le report modal. "C'est illusoire de penser que la fréquentation des transports publics va retrouver un niveau tel qu'on l'avait jusqu'au mois de février-mars. Mais il y a un fort risque que cela se reporte sur la voiture, et ça, on sait que c'est un risque qu'on veut éviter, parce que les routes étaient déjà saturées avant".
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Propos recueillis par Valérie Hauert/oang
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