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Finances publiques: la surprise vaudoise

Pascal Broulis présentant le budget 2005 du canton de Vaud.
La politique de Pascal Broulis saluée par "Bilan"
Le magazine «Bilan» a révélé lundi son septième palmarès des finances cantonales. Le canton de Vaud «ressuscite» et se hisse au deuxième rang derrière Appenzell (AR). En queue de peloton: Genève, Tessin et Neuchâtel.

Ce classement permet une double analyse: non seulement, il donne
«un polaroïd» de l'état des cantons en 2005, mais surtout il
déroule «le film» de l'évolution des finances, a souligné Jean
Raphaël Fontannaz, responsable du dossier réalisé avec l'Institut
de hautes études en administration publique (IDHEAP).

Petits pas payants

Le redressement vaudois est sans doute le fait marquant du
palmarès 2005. Longtemps lanterne rouge, le canton a réussi à
sortir de son marasme «grâce à la politique des petits pas du
conseiller d'Etat Pascal Broulis», selon «Bilan».



Cette deuxième place dépasse «de loin nos espérances», s'est
réjoui le grand argentier. Aujourd'hui, «nous flottons» mais il
faut aussi «savoir nager par gros temps», a-t-il averti en allusion
à la planification financière 2008-2010, qui s'apparente à ses yeux
à un roman de Stephen King, auteur américain de littérature
fantastique mêlant horreur et surnaturel. Il faut rester «humble et
modeste» car la situation demeure «fragile», a-t-il poursuivi.

Ni hausse des salaires, ni baisse d'impôts

Interrogé sur d'éventuelles concessions nouvelles envers la
fonction publique qui a récemment manifesté, Pascal Broulis a
«exclu» toute hausse supplémentaire des salaires, soulignant que 40
millions de francs avaient déjà été mis sur la table pour les
fonctionnaires.



A l'autre bout de l'échiquier politique, le chef vaudois des
finances a dénoncé les demandes des libéraux concernant des baisses
d'impôts. Questionné sur la proposition du député Nicolas Daïna de
diminuer de deux points le coefficient cantonal, Pascal Broulis a
répondu: «C'est du populisme, je le combattrai», révélant au
passage que la commission des finances du Grand Conseil a balayé
cette idée à 12 contre un.

Les mauvais élèves

Quant aux autres cantons latins, la situation se révèle bonne à
Fribourg qui se classe en quatrième position, suivi par le Valais à
la huitième place. Le palamarès est moins réjouissant pour le Jura
(18e) et surtout pour Genève (24e), le Tessin (25e) et Neuchâtel
(26e).



La cause de la rechute jurassienne est externe. Le canton n'a plus
bénéficié l'an dernier de la vente des actions des Forces motrices
bernoises (FMB) qui avait embelli les comptes 2004. Le magazine se
montre en revanche sévère à l'égard des deux derniers cantons
romands. Le fait que Neuchâtel et Genève n'aient pas su redresser
leurs finances alors que la conjoncture a été favorable durant deux
ans montre «l'étendue du désastre».



Pire, si Neuchâtel prend désormais le taureau par les cornes,
Genève «se complaît dans des effets plus rhétoriques que
financiers, dans de la cosmétique de surface plutôt que du travail
de fond», juge «Bilan».

Drame tessinois et gaspillage schwytzois

Quant au Tessin, le magazine parle de «drame». Naguère en bonne
situation financière, le canton vit désormais complètement à
crédit. Il emprunte non seulement pour l'intégralité de ses
investissements, mais recourt même au crédit pour payer ses frais
de fonctionnement.



Côté alémanique, deux faits sont notamment à relever. Zurich se
classe au 20e rang. Malgré la conjoncture porteuse, le plus grand
canton de Suisse ne parvient pas à se redresser. Son voisin Schwytz
termine à la 23e place. Ce dernier dilapide les bijoux de famille,
présente régulièrement un déficit sur le compte de fonctionnement
et ne finance que faiblement ses investissements.



ats/het

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Les bugets 2007 sortent du rouge

Les budgets 2007 confirment l'embellie générale des finances cantonales. Ainsi, Vaud se retrouve dans les chiffres noirs pour la première fois depuis 40 ans. De nouveaux programmes d'économies ne sont guère à l'ordre du jour.

Côté romand, le Valais, Fribourg, Berne et Vaud présentent un projet de budget 2007 dans les chiffres noirs.

Le Jura, Genève et Neuchâtel voient quant à eux leur déficit diminuer. Le Valais prévoit pour la quatrième fois un excédent de recettes, Fribourg pour la deuxième fois.

Neuchâtel mise sur un déficit «dans la cible du programme d'assainissement», lequel devrait aboutir d'ici 2009. Genève espère aussi retrouver l'équilibre financier en 2009. Le Jura, avec un déficit de 5,5 millions, profite de la bonne conjoncture, tout comme le Tessin, qui bénéficie de recettes fiscales plus élevées que prévu.

Quatorze cantons (VD, VS, FR, BE, SO, BS, UR, SH, NW, OW, ZG, GL, LU, AG) ont inscrit des chiffres noirs à leur budget 2007, quatre prévoient un faible déficit (SG, TG, BL, AI) et six sont dans les chiffres rouges (GE, NE, JU, TI, ZH, SZ). Deux (GR, AR), n'ont pas encore présenté leur budget.

Outre-Sarine, la bonne surprise vient de Bâle-Ville, pour la première fois depuis longtemps dans les chiffres noirs. A l'inverse, Zurich est en train d'examiner une extension de son frein au dépenses.

Et du côté des villes

En parallèle au classement cantonal, «Bilan» livre son palmarès de treize villes.

Lucerne, Saint-Gall et Sion sont en tête.

Lausanne, Neuchâtel et Fribourg ferment la marche.