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Le confinement pourrait masquer la problématique des enfants battus

Le confinement représente un danger pour certains enfants qui subissent la violence des adultes
Le confinement représente un danger pour certains enfants qui subissent la violence des adultes / 19h30 / 2 min. / le 23 avril 2020
Alors que les appels vers les services français pour l'enfance en danger ont augmenté de 80% depuis le début du confinement, les services de protection de l'enfance suisses ne sont pour l'instant pas débordés, mais cet état n'est sans doute que provisoire. Explications.

La triste logique voudrait que la crise du coronavirus et son confinement accroissent le risque de maltraitance envers les enfants et adolescents. Pourtant, les foyers d’accueil d’urgence, qui accusent habituellement des listes d’attente, sont à moitié vides.

"Nous avons eu très peu de demandes d'admission en urgence, en tout cas durant le premier mois. On imaginait que toute une série de situations qui étaient dans un équilibre fragile allaient exploser, mais ça n'a pour l'instant pas été le cas", explique jeudi dans le 19h30 Jacques Cornu, directeur adjoint de la fondation "La Rambarde".

De 271 à 165 cas dans le canton de Vaud

La fermeture des écoles, lieu privilégié des signalements de maltraitance, en est l’une des raisons principales.

Les chiffres du Service de la protection de la jeunesse du canton de Vaud, miroir de ce qui se passe dans les autres cantons et par où transitent tous les signalements, corroborent cet état des lieux. Pour la même période, 271 cas ont été enregistrés l’an dernier contre 165 cette année, et 53 parents ont demandé de l’aide en 2019 contre 30 en période de confinement.

Campagne de prévention

Car oui, ce sont souvent les parents qui appellent à l’aide, raison pour laquelle la protection de l’enfance suisse a lancé la semaine dernière une campagne de prévention.

"Nous savons depuis 2018 qu'un enfant sur deux souffre de violence à la maison. De la violence physique, psychologique, des abus sexuels ou de la négligence. C'est pour ça qu'on a réuni des idées fortes pour la campagne, car il y a toujours une alternative à la violence", précise Regula Bernhard Hug, directrice de la Fondation Protection de l’enfance suisse.

Cette campagne de prévention ne remplace pas l’importance de la réouverture des écoles, car ce sera là seulement que l’on découvrira l’ampleur des dégâts. "On ne sais pas ce qu'il y a derrière, on ne sait pas ce qu'on va découvrir", conclut Jacques Cornu.

Julie Evard/vkiss

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