Les Verts, déjà grands gagnants de plusieurs élections
cantonales, gagneraient 1,6 point par rapport à 2003 avec des
intentions de vote atteignant les 9%. A l'inverse, les radicaux
(PRD), bien que redressant quelque peu la barre par rapport au
dernier sondage, perdent encore 1,2 point à 16,1%.
Le premier parti du pays, malgré les intentions affichées des
socialistes de le devenir, reste l'Union démocratique du centre
(UDC) avec 27%, en progression de 0,3% par rapport aux dernières
élections. En fait, l'électorat socialiste semble s'être stabilisé
à environ 23%, en léger recul de 0,3% depuis 2003. Enfin, les
démocrates-chrétiens (PDC) remontent légèrement la pente à 14,9%
(+0,5 point).
Petites variations
Ces chiffres sont d'autant plus difficiles à interpréter que les
trois sondages réalisés depuis les élections 2003 ne font pas
apparaître une véritable progression régulière, si ce n'est
peut-être les Verts qui sont passés de 7,4% en 2003 à 7,7% en
octobre 2005, puis à 9,2% en octobre 2006, pour se stabiliser
autour de 9% aujourd'hui.
L'évolution des graphiques tend à montrer globalement un PDC qui
reprend des couleurs et remonte autour des 15%, des radicaux qui
sont parvenus à freiner leur chute autour des 16% ainsi que des
socialistes et des démocrates du centre qui stagnent autour de leur
score en 2003, c'est-à-dire respectivement environ 23,3% et
26,7%.
Préoccupations récurrentes
L'évolution des scores réalisés par les
partis est à mettre en relation avec les préoccupations des
Suisses. Selon l'institut gfs.bern, qui a réalisé le sondage pour
le compte de la SSR, la population se focalise beaucoup sur la
politique des étrangers et l'intégration. Et c'est sur cette
thématique que l'UDC marque des points, comme le souligne Claude
Longchamps, directeur de gfs.
En deuxième position de ce classement, le chômage et le
développement économique préoccupent toujours les Suisses malgré la
reprise de l'économie. L'AVS et les assurances sociales restent le
troisième souci des Helvètes. Viennent ensuite les thématiques de
l'assurance-maladie et de la santé, puis la question de l'asile. De
façon étonnante, l'environnement ne figure qu'au 8e rang des
préoccupations des Suisses.
Quels chefs de partis?
L'Institut a aussi sondé la popularité et la crédibilité des
chefs de partis. Si Ueli Maurer (UDC) est connu par 76% des
électeurs, il apparaît comme l'une des personnalités les moins
crédibles. Viennent ensuite le socialiste Hans-Jürg Fehr, connu par
58% des sondés, dont une majorité estiment qu'il est
compétent.
Le chef des radicaux, Fulvio Felli, même s'il n'est connu que de
54% des sondés, apparaît comme la personnalité la plus crédible.
Enfin, la Verte Ruth Genner et le démocrate-chrétien Christophe
Darbellay ferment la marche puisqu'ils ne sont connus que de 42% et
46% des personnes interrogées.
Personnalités romandes
Pour ce qui est de la Suisse romande, il est intéressant de
constater que l'homme politique le plus connu (71%) et le plus
apprécié (56%) des Romands est l'écologiste Daniel Brélaz. Ce rang
est peut-être symptomatique de la montée en puissance des Verts...
Plus loin derrière, le nom de Pierre-Yves Maillard est familier de
54% des sondés. Sa "cote de confiance" descend à 43%.
A droite, la libérale Martine Brunschwig-Graf est connue de 58%
des électeurs et est crédible pour 42% d'entre eux. Le nom du
démocrate-chrétien Christophe Darbellay est davantage connu de ce
côté de la Sarine avec une popularité de 57% et une crédibilité de
37%. Le démocrate du centre Yvan Perrin et le radical Fulvio Pelli
sont plus méconnus avec des taux de 46% et 29%.
Xavier Studer
En chiffres
Elections 2003
UDC: 26.7%
PS: 23.3%
PRD: 17.3%
PDC: 14.4%
Verts: 7.4%
Sondage oct. 2005
UDC: 26.7%
PS: 23.8%
PRD: 15.9%
PDC: 15.0%
Verts: 7.7%
Sondage oct. 2006
UDC: 26.4%
PS: 23,5%
PRD: 15,5%
PDC: 14,2%
Verts: 9,2%
Sondage jan. 2007
UDC: 27,0%
PS: 23,0%
PRD: 16,1%
PDC: 14,9%
Verts: 9,0%
Le sondage
- Ce sondage a été réalisé par gfs.bern pour SRG SSR idée suisse du 18 décembre au 9 janvier.
- Un total de 2009 personnes ont été questionnées dans les trois régions linguistiques.
- La marge d'erreur de cette prise de température est de +/- 2,2%.